Difficulté n La Société algérienne de distribution des matériaux de construction (Sodismac), sise à Baraki, trouve beaucoup de mal à gérer les opérations de vente et de livraison de ciment. La Sodismac enregistre, depuis quelque temps, une forte demande. En effet, un très grand nombre de clients viennent chaque jour très tôt dans la matinée à l'unité de distribution pour s'approvisionner en ciment. Les clients sont des professionnels du domaine de la construction et des travaux publics (étatiques et privés) et des autoconstructeurs. Pour mieux gérer la commercialisation du ciment, l'unité a mis en place un système de quotas qui définit les quantités à livrer à chaque client selon l'offre et la demande et selon les besoins. Ainsi, les professionnels font leur commande à chaque fin de mois, en fournissant un dossier en bonne et due forme, qui contient, entre autres, une photocopie du registre du commerce, la carte fiscale, l'attestation de besoin et le cahier des charges pour pouvoir s'approvisionner le mois suivant. La quantité à fournir à ces professionnels reste toutefois limitée. Ainsi, un promoteur, par exemple, ne peut pas avoir plus de 10 tonnes par jour. Ceux qui ont formulé d'importantes commandes de ciment seront servis mais en plusieurs tranches. La société leur fixe des dates de prélèvements jusqu'à la livraison totale de la quantité sollicitée. Concernant les autoconstructeurs, la Sodismac peut leur fournir jusqu'à 200 sacs de ciment de 50 kg tous les 45 jours, en présentant un permis de construction et un devis quantitatif. S'agissant des particuliers qui ont besoin de quelques sacs ou quelques dizaines de sacs pour des travaux de réfection de leur maison, et pour d'autres travaux, ils peuvent, de temps en temps, avoir jusqu'à 50 sacs en présentant leur pièce d'identité. Cette unité compte 92 employés entre agents administratifs et manutentionnaires. Elle livre quotidiennement entre 300 à 380 tonnes de ciment. Les prix pratiqués par la Sodismac sont très différents de ceux pratiqués par les revendeurs privés. Ils sont abordables. Ainsi, un sac de 50 kg est cédé à 288 DA pour les autoconstructeurs et les particuliers, et à 277 DA pour les professionnels, alors que chez le privé le prix du même sac avoisine les 650 DA. Ce qui explique l'afflux important de clients, notamment les entrepreneurs qui ne peuvent mettre en péril l'équilibre financier de leur entreprise en payant le ciment à plus de deux fois son prix. Mais parfois, ils n'ont pas le choix comme l'explique ce jeune entrepreneur : «Je suis en train de construire une nouvelle bibliothèque à l'université de Bouzaréah, mais je n'ai pas assez de ciment pour terminer les travaux dans les délais. Par conséquent, j'ai dû recourir à l'achat de 200 sacs de ciment à 620 DA le sac». Il explique que si le projet n'est pas livré dans les délais fixés, il sera pénalisé. Ainsi, il est venu pour demander une quantité supplémentaire pour achever les travaux. Selon un responsable de la Sodismac, la demande en ciment connaît une hausse à partir du mois de mars et enregistre une baisse à partir d'octobre. La situation risque de s'aggraver davantage dans les jours à venir avec l'éventuelle fermeture de certaines unités de production pour les besoins des opérations de maintenance qui ont lieu chaque année, le plus souvent en été.