Aujourd'hui, des adolescents sont au rendez-vous de l'ultime examen qui déterminera leur avenir scolaire, voire professionnel : le baccalauréat. Et ce, non sans cette appréhension de l'échec. L'inquiétude concerne aussi les enseignants, soucieux de l'avenir de «leurs enfants». Pourtant, l'on prédit de bons résultats, selon certains d'entre eux, vu les nouveaux dispositifs élaborés par le ministère de l'Education. C'est l'avis de Rabah Brahimi, professeur de comptabilité au lycée Zamoum de Boghni, à Tizi Ouzou, qui se dit optimiste quant aux résultats de cette année et précise qu'il n'y a pas de raison pour que le candidat soit mal à l'aise. Le programme a été respecté, achevé de sorte que l'élève de terminale ne soit pas déçu face à des leçons non assurées, selon lui. «De plus, il y a une nette amélioration quant à la réalisation des programmes par rapport aux années précédentes où ils on été charcutés.» M. Brahimi estime que les enseignants ont travaillé cette année dans de meilleures conditions. Non seulement le programme a été adapté au niveau de l'élève, mais aussi à l'enseignant, dans le sens où les leçons introduites dans l'examen final étaient connues dès le début de l'année scolaire, c'est-à-dire depuis septembre 2008. Ce qui a mis à leur aise professeurs et élèves, et a permis aussi d'avancer dans le programme, d'autant plus qu'une nouvelle procédure consistant à suivre l'avancement du programme dans chaque matière et dans chaque classe a été mise en œuvre. Et ce, par un compte rendu réalisé par chaque enseignant et présenté au directeur de l'éducation qui le remet à son tour au ministère de l'Education. «Malgré le manque de moyens sur le plan des infrastructures dans la wilaya de Tizi Ouzou (entre autres établissements en préfabriqué, manque de matériel scientifique et informatique…), nous avons pu travailler dans de meilleures conditions cette année, d'autant que notre directeur de l'éducation – que je félicite d'ailleurs – est quelqu'un de jeune et de très dynamique et surtout d'efficace», conclut le professeur de comptabilité. Tahar Mazmi, professeur de philosophie au lycée Sahoui d'Azazga, abonde dans le même sens en soulignant que dans l'ensemble, «les programmes ont été achevés à 100%, si ce n'est le retard en philosophie dans certaines classes, suite à un congé de maternité de l'une des enseignantes, mais qui a été vite rattrapé». M. Mazmi se montre cependant très pessimiste quant aux résultats du baccalauréat dans le lycée en question. Il explique qu'au lieu d'être exclus, des élèves ayant échoué à l'examen du BEF ont refait l'année sous forme de quatrième année moyenne par la grâce de la réforme. «Ces mêmes élèves sont actuellement chez nous et passent leur baccalauréat cette année, ce qui veut dire que nous n'avons aucun nouveau bachelier. Ils ont tous un niveau très moyen, voire médiocre et ont refait l'année au moins une fois.» Ce professeur reprend les termes de l'un de ses collègues qui a dit qu'en quelque sorte «le ministère va solder le baccalauréat cette année» car il y a aura beaucoup de candidats de l'ancien régime qui n'ont pas pu s'adapter. Du côté des associations Mustapha Talioui, vice-président de l'association des parents d'élèves du lycée Okba de Bab El Oued, admet que suite à un manque de professeurs dans certaines matières il y a eu des périodes de «vide» où les élèves se sont sentis désorientés dans nombre de lycées, dont le lycée Okba. Il y a eu cependant des séances de rattrapage qui ont permis à l'élève d'être à jour. «Il n'y a pas de risque donc que l'élève rencontre des difficultés liées à des programmes non abordés», précise-t-il, ajoutant qu'il s'agit de la première année où l'on ne se plaint pas de l'organisation de l'épreuve et de l'achèvement du programme scolaire de la 3e AS. Abderrahmane Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), fait également preuve d'enthousiasme concernant le baccalauréat de cette année. Il estime qu'un élève moyen, qui est arrivé à avoir un 10 de moyenne générale durant l'année scolaire, pourrait en principe réussir, vu les nouvelles procédures entreprises par le ministère de l'Education, de par le respect du programme et des leçons introduites dans l'examen, le choix des sujets dans toutes les matières et la prolongation d'une demi-heure de temps dans toutes les matières durant l'épreuve. Quoique «cette dernière application ne servira pas à grand-chose du moment que la majorité des candidats sortent avant l'heure», conclut-il.