A quelques semaines de l'examen du baccalauréat 2010, les candidats se plaignent de l'accélération des cours qui a créé un cafouillage générant malaise et appréhension. Lors d'une petite virée dans quelques lycées d'Alger, des élèves de classe terminale ont abondé dans ce sens, exprimant leur désarroi quant au déroulement de l'épreuve qu'ils redoutent au fur et à mesure que la date approche à grands pas, d'autant plus que les leçons n'ont pas été achevées, selon eux. Des jeunes lycéens de l'établissement Aroudj et Khaïr Dine Barbarousse dénoncent l'indifférence de certains enseignants qui bâclent les leçons, soucieux de terminer le programme «à temps». Une accélération considérée par les élèves comme «une crainte» des professeurs ressentie depuis la décision de Benbouzid de garder la même date d'examen. «Il est certain que même à ce rythme, certaines leçons ne seront pas achevées», témoigne une lycéenne qui refait sa classe de terminale, ajoutant que c'est une raison de plus de redouter «l'ultime examen» plus que les années précédentes. Une autre lycéenne ajoute que «l'examen devrait être reporté à une date ultérieure puisqu'on vient de passer une année quasiment blanche» de manière à rattraper les cours perdus durant les débrayages de cette année et achever tous les programmes. D'autant que le ministre a été catégorique là-dessus, déclarant qu'il n'y aura «aucun report ni rachat». Inutile de décrire la colère de ces jeunes qui sont conscients d'être les victimes des grèves récurrentes déclenchées depuis le début de l'année scolaire 2009-2010. «Nous sommes au courant des propositions des associations des parents d'élèves auprès du ministère de l'Education concernant le report de l'examen. Effectivement, l'Union nationale des parents d'élèves (UNPE) avait communiqué au ministère de l'Education une liste de propositions, notamment la suppression des compositions du troisième trimestre pour les classes de terminale, la prolongation des cours jusqu'à la mi-juin pour les classes de terminale, le report du baccalauréat d'une semaine et l'organisation d'une deuxième session en septembre 2010, de façon à ne pas faire coïncider les épreuves avec la Coupe du monde de football 2010. A ce propos, nos lycéens trouvent qu'il est ridicule de penser qu'il est primordial de changer de date pour des matchs, bien qu'ils ne soient pas contre l'idée du report. Les enseignants rassurent pourtant Paradoxalement, si les futurs candidats au baccalauréat appréhendent l'examen, les enseignants, eux, se sont montrés très confiants à ce propos. Ceux-ci estiment que les grèves déclenchées ne représentent en rien un obstacle au bon déroulement de l'épreuve. «La crainte des élèves et de leurs parents n'est aucunement fondée, du moment que les examens finaux porteront uniquement sur les leçons dispensées», souligne une enseignante au lycée de Dely Brahim, ajoutant que tous les programmes seront achevés dans les meilleures conditions possibles. Le confrère de notre enseignante travaillant au lycée du Sacré Cœur a abondé dans le même sens, mettant l'accent sur l'organisation dont font preuve les enseignants. «Nous sommes aussi concernés que n'importe quel parent d'élève puisque nous aussi nous nous inquiétons pour leur avenir.»