En grève depuis deux semaines pour réclamer plus de la sécurité autour de leur établissement, les élèves du lycée d'Aït Aissa Mimoun, daïra de Ouaguenoun, ont repris, avant-hier, les cours, suite aux engagements des autorités locales et sécuritaires de mettre fin à leur clavaire avec la présence quotidienne d'éléments de la Gendarmerie nationale pour sécuriser les lieux. Ce mouvement de grève des lycéens appuyés par le mouvement associatif local, a été déclenché afin d'alerter les autorités locales sur le danger de l'insécurité qui guette, au quotidien et depuis plusieurs années, les élèves. Selon les témoignages des élèves et de leurs parents, le lycée d'Aït Aissa Mimoun est devenu un véritable no-mans-land, à cause notamment de l'absence de la sécurité autour de cet établissement fréquenté par de centaines d'élèves. " Il ne se passe pas un jour sans que l'on constate des agressions contre les élèves, notamment les filles, par des individus étrangers aux lieux qui viennent la plupart du temps en voitures ou à motos pour faire leur loi en toute impunité ", nous confie au téléphone un parent d'élève. Selon ses dires, cette situation maintes fois dénoncée auprès des autorités locales a influé négativement sur la scolarité des élèves, notamment ceux des classes de terminales qui se retrouvent chaque jour, pris au piège des nombreux délinquants qui rodent autour de l'établissement. " Le pire a été évité de justesse il y a quelques jours lorsqu'un élève a été renversé par un motard qui roulait à grande vitesse à la sortie du lycée avant de prendre la fuite ", témoigne notre interlocuteur. Afin de mettre fin à cette situation d'insécurité qui a débouchée sur une grève illimitée de plus de deux semaines, une réunion a eu lieu la semaine dernière, regroupant l'association des parents d'élèves, le personnel administratif et pédagogique du lycée et les autorités locales et sécuritaire de la commune d'Ait Aissa Mimoun. A l'issue de cette réunion, il a été décidé de faire appel à des éléments de la Gendarmerie nationale pour assurer la sécurité des lieux au quotidien. Les hommes en vert effectueront des rondes aux alentours de l'établissement notamment aux heures de la rentrée et de la sortie des élèves. Une décision saluée par les parents d'élèves qui ont décidé d'accompagner, avant-hier, leurs enfants au lycée pour une reprise de cours et mettre fin ainsi à deux semaines de débrayage. Un débrayage qui n'est pas fait pour arranger les affaires des lycéens, notamment ceux de terminale qui accusent déjà un retard énorme dans leur scolarité. Selon un enseignant de l'établissement, les élèves de terminale accusent un retard de plus de 30 jours. " Ils vont trouver beaucoup de difficultés pour boucler leur année scolaire, surtout que le bac, prévu pour le 29 mai prochain, arrive à grands pas. Déjà, au début de l'année, ces mêmes élèves avaient observé dix jours de grève pour réclamer le maintien de l'épreuve du bac sportif, avant de débrayer durant une semaine contre le maintien du bac durant le mois de Ramadhan. La dernière grève de deux semaines est vraiment celle de trop pour des élèves qui auront à passer un important examen d'ici quelques semaines ", se désole notre interlocuteur.