Les enseignants ont organisé la semaine dernière deux rassemblements et une marche au chef-lieu de wilaya pour réclamer le départ du directeur de l'éducation. Les enseignants, tous paliers confondus, sont en conflit avec le premier responsable de la direction de l'éducation de la wilaya de Bouira autour de plusieurs revendications. Depuis la rentrée scolaire, le secteur est entré dans une situation de tension, avec les grèves et autres actions de rue auxquelles ont recours à chaque fois les enseignants, ainsi que les élèves, pour faire entendre leur voix. La dernière démonstration de rue a été celle de mardi dernier durant laquelle des centaines d'enseignants ont organisé deux sit-in de protestation et une marche au chef-lieu de wilaya pour revendiquer principalement le départ du directeur de l'éducation, considéré comme étant à l'origine de tous les problèmes du secteur dans la région. Dans leur action, indique-t-on, les protestataires ont été soutenus par les syndicalistes du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement moyen et technique). D'autres revendications d'ordre socioprofessionnel ont été également soulevées par les manifestants se disant déterminés à poursuivre ce mouvement, puisque ils envisagent d'organiser aussi une action similaire pour mardi prochain devant le siège de la direction de l'éducation en vue de réitérer les mêmes revendications et en exigeant leur satisfaction. L'action des enseignants a été également soutenue par les parents d'élèves et les collégiens, lesquels, dans certaines régions, suivent leur scolarité dans des conditions lamentables. Certains établissements scolaires, ouverts par les autorités locales dans la précipitation, accusent actuellement un manque criant en commodités et en personnels, à l'image du lycée d'Ath Mansour, à 50 km à l'est de la ville de Bouira. Ouvert il y a quatre années de cela, l'établissement en question fait face à de nombreuses contraintes. Ses élèves ont eu à observer à plusieurs reprises des mouvements de grève pour protester contre le manque de moyens, tels que le matériel de laboratoire pour les classes scientifiques et l'équipement informatique pour les lycéens comme pour leurs professeurs. Avisés sur tous ces manques, les responsables des directions de l'établissement et de l'éducation n'ont pas réagi aux doléances légitimes des élèves, des enseignants et des parents. Dans pareilles conditions, les élèves sont donc contraints de suivre uniquement des cours théoriques. Les manifestants ont signalé encore des situations flagrantes de laisser-aller, comme le cas du nouveau lycée de la ville de Sour El Ghozlane où le désordre et l'anarchie règnent en maître. «Ici, les enseignants, comme les élèves d'ailleurs, font ce qu'ils veulent», dira un parent avec amertume. L'établissement a fermé plusieurs fois ses portes et les élèves ont été obligés de quitter les classes à cause de débordements générés par certains collégiens et d'autres jeunes qui n'ont aucun lien avec le lycée. Ces derniers ont pu, d'ailleurs, introduire impunément des pétards au sein de l'établissement, ainsi que des cocktails-Molotov dans les classes. Outre ces faits qui ont obligé le lycée à fermer ses portes durant plusieurs jours, certaines classes ne sont pas dotées de chaises, de tables, ni d'autres moyens pédagogiques nécessaires. Le chauffage dans les dortoirs et dans les classes ne fonctionne plus. Chose qui a fait réagir des parents d'élèves en avisant les responsables du secteur sur ce fait. Néanmoins, leur doléances resteront lettre morte. L'insécurité au sein des établissements est également un autre point noir soulevé par les élèves, leurs parents et les enseignants..