Une enveloppe de 15 millions d'euros a été allouée au programme de coopération Diveco 2 (diversification économique) signé entre l'Algérie et l'Union Européenne (UE), a-t-on appris, lundi à Aïn Temouchent, d'un expert permanent de l'UE. Ce montant financera des actions prioritaires d'appui à l'aquaculture, la pisciculture marine ou en cages flottantes, la formation et la commercialisation, a indiqué Antonio Alaminos, expert en aquaculture, à l'occasion d'une séance de travail tenue au siège de la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya. Touchant trois wilayas pilotes : Aïn Temouchent, Skikda et Sétif, ce programme est encadré par une unité d'appui constituée de cinq experts permanents de l'UE et autres non permanents qui effectuent des visites de prospection et de diagnostic dans ces wilayas, a-t-il fait savoir, rappelant la première tournée effectuée en décembre dernier à Aïn Temouchent. «Cette seconde visite sera plus spécifique, puisqu'elle sera concrétisée par un véritable état des lieux et un diagnostic faisant ressortir les actions à mener pour développer le secteur sur place», a-t-il souligné. L'année 2016 sera consacrée, jusqu'à la fin du mois en cours, à la formulation des actions à mener dans le cadre de ce programme, pour être suivie par la délimitation des opérations prioritaires à financer et enfin l'élaboration des cahiers des charges et appels d'offres à la fin de l'année. L'année 2017 verra la concrétisation de toutes les actions retenues comme prioritaires, a-t-il affirmé. Composée également des experts non permanents en pisciculture marine, Fernandez Aldana, et en aquaculture saharienne, Siham Merbah, cette commission a enregistré les préoccupations des promoteurs en matière de formation et d'assistance technique pour le montage des projets et des moyens de prévention à mettre en place pour réduire les pertes éventuelles en ressources halieutiques une fois leurs fermes mises en exploitation. C'est le cas de la Sarl «Viviers ouest», spécialisée en conchyliculture et dont le promoteur a soulevé le problème de formation spécifique à cette filière pour la mise en place des cinq filières d'huîtres et 15 de moules. Les experts de l'UE ont invité ces derniers à s'organiser en associations pour une meilleure efficacité de la formation et de l'appui technique aux projets. Répondant au directeur de la chambre de pêche, Alaminos a indiqué que les administrations et les chambres de la pêche, en tant qu'organes officiels du secteur, bénéficieront de toute l'aide voulue, notamment en matière de formation et d'assistance technique, rappelant l'objectif prioritaire du ministère de tutelle portant sur la production, d'ici à 2020, de 100 000 tonnes de produits aquacoles. Un intérêt particulier a été accordé, par ailleurs, au suivi sanitaire des ressources halieutiques pour éviter d'éventuelles maladies et leur propagation à d'autres fermes. A ce sujet, M. Aldana a invité les promoteurs à se doter d'un plan bio-sanitaire de prévention accompagné de suivis et contrôles stricts et de campagnes de vaccination. Mme Merbah a invité, pour sa part, les opérateurs à structurer leurs demandes de formation de personnels techniques aquacoles, avant de retenir l'idée d'élaborer un guide de bonne pratique en aquaculture et pisciculture marines. Cette rencontre a été marquée par la présentation du plan d'aménagement de la zone d'activités aquacoles prioritaire (Zaap) de Sbiaât (40 km d'Aïn Temouchent) qui attend, depuis 2013, l'inscription de l'opération de viabilisation pour l'implantation des projets. Les experts de l'UE ont poursuivi leur tournée par la visite de la retenue collinaire de M'khaissia, dans la commune de Sidi Ben Adda, où des actions d'alevinage ont été effectuées, avant de se rendre à l'ex-aquarium de Beni Saf où cette antenne du CNRDPA connaît des travaux d'aménagement. L'école de pêche de Beni Saf a constitué l'autre étape de cette visite qui se poursuivra demain à la ferme aquacole et ZAAP de Sbiaât et le projet d'abri de pêche de Madagh.