Le plus vieux parti de l'opposition ne revient pas sur sa décision. Dans les résolutions de la réunion de son conseil national, rendues publiques hier, le FFS a réitéré son rejet de la nouvelle Constitution adoptée le 7 février. «Le conseil national réaffirme que la énième révision de la loi fondamentale n'est qu'une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien depuis 1963», lit-on dans le document. Le FFS qui a boycotté la séance de vote de la Constitution estime que «tout projet constitutionnel ne reflétant pas le plus large consensus possible est inéluctablement voué à l'échec». Dès lors, la nouvelle Constitution ne permettra nullement, soutient le parti, «de répondre à la crise multidimensionnelle que vit notre pays». La solution ? Pour le FFS, «seul un processus constituant permettra au peuple algérien de recouvrer sa souveraineté dans un cadre consensuel et pacifique pour l'avènement d'une deuxième République». Ainsi, contrairement aux affirmations de certains responsables politiques, dont le patron du FLN qui a estimé que la nouvelle Constitution édifiera la deuxième République, les responsables du FFS croient que la nouvelle loi fondamentale est loin de constituer un saut dans ce sens. Dans ce contexte, le plus vieux parti de l'opposition, non encore remis par la disparition de son chef historique Hocine Aït Ahmed, plaide en faveur de son initiative de reconstruction du consensus national qui a abouti à une véritable impasse. «Le FFS demeure convaincu que la construction d'un consensus national est la seule solution en mesure de sortir le pays du statu quo», lit-on dans les résolutions du conseil national du parti. Le conseil national du FFS a abordé, en outre, la situation sociale et économique du pays, dans cette conjoncture très difficile. Il a exprimé «sa profonde inquiétude quant à la dégradation de la situation économique et sociale». «Alors que le pouvoir persiste dans sa gestion unilatérale et autoritaire, la précarité s'installe durablement et menace la cohésion sociale du pays», alerte le parti qui réaffirme son rejet des politiques d'austérité «qui frappent en premier les couches les plus défavorisées de la société». Sur le plan international et régional, le plus vieux parti de l'opposition a plaidé pour la construction du Grand Maghreb, se disant convaincu qu'une telle entité est la seule «à même d'apporter à la région et à nos concitoyens, la paix, la stabilité et le développement». S'inquiétant des conséquences graves pour toute la région que pourrait engendrer une intervention militaire en Libye, le FFS a déploré l'impuissance des pays maghrébins face à cette situation, tout en exprimant son attachement aux solutions politiques comme seule voie de règlement des conflits, et au respect de l'intégrité et de l'unité des pays. Le FFS a déploré également «la poursuite des politiques de la guerre qui, loin de lutter efficacement contre le terrorisme, aboutissent à la destruction des Etats et à des situations humanitaires catastrophiques».