En l'absence d'un consensus à même d'accélérer le processus de paix, le pays reste otage d'un désaccord important entre factions rivales. Les discussions et les négociations devant aboutir à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale restent très fragiles. C'est l'identité du futur ministre de la Défense qui fait l'objet de ce désaccord dans la formation d'un exécutif consensuel. Et ce, en dépit des efforts de la communauté internationale et les pays voisins de la Libye dont l'Algérie qui joue un rôle déterminant dans la résolution de cette crise. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a fait savoir, hier à Alger, que les pays voisins de la Libye devraient se réunir pour examiner les moyens d'un règlement politique dans ce pays. Cette réunion importante devrait se tenir à Tunis afin de «coordonner» leurs efforts sur le dossier libyen, a soutenu Messahel qui s'exprimait au terme d'un entretien avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, en visite de travail en Algérie. «Les deux parties ont convenu de poursuivre leur concertation sur cette question», a-t-il encore soutenu tout en faisant savoir que «les pays voisins de la Libye restent attachés à l'unité et la stabilité de ce pays frère et un consensus international sur les solutions politiques proposé». Au même moment, en Libye, les membres du Conseil présidentiel libyen poursuivaient leurs consultations en vue de former un gouvernement d'union nationale. Objectif : sortir la Libye de la vacance institutionnelle qui ne profite à la fin qu'aux groupes terroristes. Les membres du Conseil présidentiel, composé de neuf membres de factions rivales libyennes et dirigé par Fayez al-Sarraj, s'attelaient au dernier jour du délai que leur avait accordé le Parlement reconnu à la formation d'un gouvernement d'union nationale, au moment où des responsables libyens annonçaient qu'ils étaient proches d'un consensus. Sous pression des pays voisins mais également des instances internationales, les factions en conflit, il faut le dire, n'ont guère le choix que d'accélérer le processus de normalisation. D'autant plus que la situation sécuritaire dans ce pays qui fait face à la montée du groupe terroriste Daech inquiète de plus en plus. «Il n'y a plus de temps à perdre pour que ce gouvernement d'union nationale puisse prendre ses fonctions et s'installer à Tripoli en toute sécurité», a souligné le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, à l'issue d'une réunion à Munich (sud de l'Allemagne) sur l'avenir de la Libye avec notamment ses homologues américain, allemand et italien. Les Occidentaux, inquiets de l'installation d'un bastion de Daech à 300 kilomètres seulement de l'Europe, se disent prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye à condition qu'un gouvernement d'union nationale en fasse la demande. Par quels moyens ? D'aucuns parlent d'ores et déjà d'une deuxième intervention internationale.