La multiplication des campagnes de sensibilisation et l'instauration de mesures coercitives n'ont pas réussi à faire baisser de manière significative le nombre d'accidents. L'inconscience des conducteurs quant au respect du code de la route reste la principale cause des accidents. L'excès de vitesse est à l'origine de 91,76% des accidents, selon la Gendarmerie nationale. Le bilan des accidents de la route pour l'année 2015 fait état d'une baisse par rapport à l'année précédente, passant à 20 361 en 2015 à 24 388 en 2014, soit un recul de 16,51%. Cependant, le nombre de décès n'a pas connu de recul significatif avec 3801 en 2015, contre 3984 en 2014. Durant la période du 31 janvier au 6 février, le bilan rendu public par la Protection civile fait état de 43 morts et 1355 blessés dans 1097 accidents de la circulation enregistrés à travers le pays. Les derniers accidents à Naâma, Bordj Bou Arréridj et celui d'hier à Aïn Defla ont fait au total 21 morts, allongent le nombre des drames sur les routes. Quatre personnes sont décédées et quatre autres ont été blessées hier dans l'accident survenu sur l'autoroute Est-Ouest, sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla, indique la Protection civile. Un camion transportant un liquide inflammable a subitement pris feu, avant de percuter de plein fouet six véhicules touristiques, causant le décès de 4 personnes, dont 3 calcinées, et des blessures à 3 autres, a-t-on précisé de même source. Les mesures prises telles que le retrait du permis de conduire, restent insuffisantes pour avoir un impact significatif sur le nombre des accidents de la route. Cette hécatombe qui continue d'endeuiller chaque jour des familles entières doit inciter les autorités compétentes à réfléchir et décider d'autres moyens de répression. Le permis à points a été présenté comme la solution idoine pour dissuader les chauffards qui sont de plus en plus nombreux sur les routes. Mais son lancement n'est pas encore à l'ordre du jour. La «grande campagne de sensibilisation contre la violence routière» que lancera pour l'année 2016 le ministère de la Communication à travers l'ensemble des radios locales ne peut être une action suffisante pour inverser la tendance et freiner l'hécatombe. Sans sanctions sévères et autres moyens de surveillance pour traquer les conducteurs qui font de la vitesse, le nombre des victimes risque inchangé. Des bus et des camions sont souvent responsables d'accidents mortels car ils s'adonnent à des manœuvres dangereuses, surtout lorsqu'ils roulent sur l'autoroute. Des chauffeurs de camions à gros tonnage qui font de longs trajets roulent à grande vitesse dans le but d'arriver à destination et revenir le jour même. Même fatigués, ces conducteurs continuent de conduire, augmentant nettement le risque d'accidents. Selon les services de sécurité, les bus et camions provoquent près de 3% des accidents, mais ils sont responsables de plus de 30% des décès.