En comparaison avec la France et l'Angleterre, l'Algérie est classée première en termes de violence sur les enfants. Elle enregistre deux cas par an d'enfants assassinés avec abus de violence. «Ce qui s'est passé à El Hamiz nous rappelle ce qui s'est passé, il y a quelques mois, à Tébessa et à Sétif. Il s'agit d'agression sur enfant. Bien sûr, nous demandons à ce que les assassins soient châtiés par l'application stricte de la loi. Mais rien ne justifie un assassinat d'enfant. L'adulte ne peut pas se comporter comme un enfant», a déclaré le professeur Khiati, président de la Forem, concernant le petit garçon de 7 ans assassiné à El Hamiz. «Là, il s'agit d'un problème de société, on assiste à une augmentation de la violence sans précédent. Et une violence présente partout. C'est malheureux», a ajouté le président de la Forem. Il a rappelé par ailleurs qu'il y a en moyenne 100 à 130 disparitions d'enfants par an. Des enfants pour la majorité âgés de moins de 10 ans. Il a souligné à ce propos que «les disparitions avec abus sexuels et assassinat représentent en moyenne deux cas par an». Un chiffre établi, selon Khiati, sur des statistiques recensées les trente dernières années. «Ce nombre en soit n'est pas très important, mais il l'est pour l'Algérie qui est considérée comme étant une société très conservatrice. Si vous prenez la France ou l'Angleterre, ce n'est pas aussi important, il y a un cas tous les deux ans», a-t-il précisé. Khiati a d'ailleurs pointé du doigt la violence qui s'est installée depuis plusieurs années et qui aujourd'hui envahit tous les espaces de vie des Algériens. Et même les espaces les plus sacrés, à l'image de l'école, la maison, la famille… Concernant l'origine de cette explosion de violence et notamment l'assassinat de jeunes innocents, Il évoque des raisons de vengeance, chantage, règlements de comptes comme l'affaire du jeune Amine de Dely Ibrahim, et surtout l'histoire de Tébessa où un mari éconduit par sa femme décide de tuer leur enfant pour se venger d'elle. «Un acte sordide basé sur une violence gratuite. Rien ne justifie un assassinat d'enfant dans ces conditions. Nous avons une société qui est malade. Il faut absolument faire les états de situation et voir ce qu'il est possible de faire», ajoute le professeur. «Il faut faire appel au gouvernement pour prendre ce dossier et faire en sorte qu'il y ait des états généraux d'experts et de gens qui s'occupent de la famille et de la violence. Et puis trouver des solutions pour réduire cette violence qui ne fait que s'amplifier», a conclu Khiati.