L'Etablissement public de santé de proximité de la commune de Ouacifs, à 40 km au sud-est de Tizi-Ouzou, est au centre d'un véritable quiproquo. La situation tend vers le pourrissement. Et pour cause, il est paralysé par un mouvement de grève enclenché par le personnel médical affilié au Syndicat national du personnel de la santé publique (SNPSP) et les paramédicaux affiliés au Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Les protestataires ont organisé un nouveau rassemblement, avant-hier, devant le siège de la direction locale de la Santé et de la Population (DSP) pour exprimer leur colère suite à la réintégration dans ses fonctions de M. Nacerdine Amarkhoudja, l'ex-directeur de l'établissement, limogé par le ministre de la Santé en décembre dernier. Une décision qui a provoqué l'ire du personnel de cet établissement, car totalement contraire aux directives du premier responsable du secteur. Il a été remplacé par un nouveau directeur, au mois de janvier dernier, avant d'être réintégré à son poste. «Nous n'accepterons jamais qu'un responsable qui a été limogé soit reconduit dans ses fonctions. Alors que le nouveau directeur installé officiellement par le ministre devait prendre la relève dans les plus brefs délais, voilà que nous constatons que c'est l'ex-directeur qui a été reconduit à la tête de cet établissement de santé de proximité», a regretté un représentant du collectif du personnel de cette structure de santé. Le même interlocuteur soutient que si les responsables ne reviennent pas sur leur décision et maintiennent M. Amarkhoudja au poste de directeur, le personnel est prêt à demander sa mutation vers d'autres structures de santé de la wilaya. «Nous voulons un directeur qui travaille pour l'intérêt de l'ensemble du personnel et non pour une minorité de fonctionnaires qui partagent des intérêts communs. Ce responsable transgresse la loi n°90-14 et livre cet établissement à l'anarchie et aux dysfonctionnements. C'est pour cela que nous demandons son départ définitif», a-t-il insisté. Le même syndicaliste a pointé du doigt le personnel de l'établissement adhérant à l'Ugta qui a revendiqué à plusieurs reprises, le retour de M. Amarkhoudja, l'accusant d'être «complice avec ce responsable de la mauvaise gestion de cette structure et de l'usage de cet édifice public à des fins de manipulations politiques et politiciennes». Ce groupe de syndicalistes soutient ce directeur dans la dérive qui ronge cet EPSP et bien sûr partage des intérêts communs au détriment du malade. «Nous reprochons à ce directeur d'être au service de ce clan en lui accordant des traitements de faveur. C'est le cas notamment pour les rappels de l'indemnité de contagion illégalement attribuée à des personnes ne remplissant pas les conditions, alors que celles exerçant dans les services des urgences qui remplissent les conditions prévues par la réglementation du ministère de la Santé en sont privées», a-t-il fait savoir. Il ajoutera tout de go : «Nous refusons de continuer à travailler dans cet établissement en raison de sa situation chaotique. Nous avons accordé un ultimatum de 4 jours, à compter d'aujourd'hui (hier Ndlr) au ministère de tutelle pour procéder à l'installation du nouveau directeur, comme cela a été décidé en janvier par le ministre. A défaut de la satisfaction de notre plate-forme de revendications, nous entamerons une grève ouverte suivie d'une série de rassemblements devant le siège de la DSP», a-t-il menacé. Parmi les revendications de ce corps figurent la réintégration des deux syndicalistes affiliés au SNPSP licenciés arbitrairement, l'annulation de la décision portant mutation du sous-directeur des services sanitaires (DSS) par l'actuel directeur, l'installation de commissions d'enquête sur la gestion de cet EPSP, notamment celle du service des ressources humaines et des soldes.