Le personnel de l'Etablissement public de santé publique (EPSP) de Ouacifs, notamment celui affilié à la section syndicale UGTA, poursuit son mouvement de protestation entamé il y a plus de deux semaines de cela, pour réclamer le retour de son directeur général relevé de ses fonctions par la DSP de la wilaya. Limogé à la fin du mois de décembre dernier par le directeur de la santé de la wilaya suite à un long bras de fer qui l'avait opposé au personnel affilié au Syndicat national du personnel de la santé publique (SNPSP), le concerné, Nacerdine AmarKhodja, qui coiffe les daïras d'Ouacifs, Ouadhias et Béni Yenni, avec 48 structures sanitaires dont 8 polycliniques, a vu immédiatement un mouvement de soutien se former derrière lui, réclamant son retour. En effet le personnel administratif, médical et paramédical de l'EPSP de Ouacifs, soutenu par la section locale UGTA n'a pas apprécié ce limogeage. Il a vite réagi dans une déclaration, affichant son soutien au DG, en qualifiant «la décision d'arbitraire». Les rédacteurs de cette déclaration qui réclament «le retour immédiat» du DG ont tenu également à dénoncer ce qu'ils qualifient de «prise d'otages de nos concitoyens par une grève illégale d'un groupuscule visant la stabilité de notre établissement». Le même collectif qui a décidé immédiatement de procéder à la fermeture de l'administration de l'établissement afin de «réclamer le retour et le rétablissement immédiat du directeur dans ses fonctions» est allé jusqu'à menacer d'une «démission collective» si la DSP de la wilaya ne revient pas sur sa décision. Et afin de faire entendre leurs voix auprès des responsables de la santé de la wilaya et ceux du ministère de tutelle, des dizaines de travailleurs de l'EPSP, dont des médecins et des paramédicaux, soutenus par les responsables de l'union locale et de wilaya de l'UGTA, ont tenu en l'espace d'une semaine deux sit-in devant la DSP de la wilaya pour le même objectif. Dans un communiqué rendu public au mois d'octobre dernier, la section syndicale SNPSP avait dénoncé et condamné «les entraves au libre exercice du droit syndical et de grève du directeur de l'EPSP à l'encontre des membres du bureau local, en violation flagrante de la loi 90-14». Pour le syndicat, «le directeur censé veiller au strict respect de la réglementation en vigueur en matière de gestion de l'établissement, ne rate aucune occasion pour la transgresser, livrant ainsi l'établissement à l'anarchie et à des dysfonctionnements». «La balle est dans le camp du DSP» Les rédacteurs du communiqué reprochent également au directeur de l'établissement ses «traitements de faveur», notamment pour ce qui est des rappels de l'indemnité de contagion «illégalement attribuée à des personnels ne remplissant pas les conditions, lésant les collègues exerçant dans les services des urgences qui remplissent les conditions prévues par la réglementation en vigueur». Une sortie suivie deux mois plus tard par le limogeage du premier responsable de l'EPSP qui n'a pas été pour autant du goût d'une partie du personnel qui a vite enclenché un mouvement de protestation depuis plus de deux semaines afin de réclamer son retour immédiat. Soutenus par l'UGTA, le personnel de l'EPSP réclamant le retour du premier responsable de l'établissement a multiplié les actions de rue dont la dernière en date a eu lieu mercredi dernier, une marche au niveau de la localité des Ouacifs. «Nous avons tenu deux sit-in devant la DSP de la wilaya et lors de notre réunion avec le premier responsable de cette direction, il nous a promis de régler cette affaire en rétablissant le directeur dans son poste. Mais entre-temps, un nouveau directeur a été dépêché pour prendre ses fonctions à l'EPSP sans pour autant entamer officiellement son travail en raison bien sûr du refus catégorique d'un nombre important du personnel de voir un autre responsable prendre la place du directeur général Amar Khodja. De toutes les manières, la balle est dans le camp du DSP», nous confie un médecin de l'EPSP qui se dit intrigué par cette décision de limogeage. «Cette décision ne repose sur aucun critère objectif. Le DG est soutenu par les travailleurs pour sa bonne gestion. On ne voit pas pourquoi on s'acharne sur un responsable qui a réussi à faire marcher l'établissement dans les règles de l'art. Ceux qui s'acharnent contre lui ne cherchent que leurs propres intérêts, eux qui ont réussi jusque-là l'exploit de faire limoger cinq directeurs en l'espace de quelques années. En plus, ce limogeage qui intervient à la fin de l'exercice va créer d'autres problèmes à l'EPSP, à tous les niveaux. à commencer par celui des travailleurs qui vont se retrouver sans salaire», explique notre interlocuteur. Les protestataires qui ne veulent pas lâcher prise jusqu'à la satisfaction de leur principale revendication, soit le rétablissement de l'ex-directeur général dans ses fonctions, ont décidé d'une autre action de rue aujourd'hui. Il s'agit d'un sit-in devant le siège de la wilaya.