L'EPSP de Ouacif, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, connaît, depuis l'été dernier, une situation d'instabilité chronique. En effet, depuis la découverte du lot de produits médicaux non déclarés au niveau de la polyclinique des Ouadhias, les grèves, les sit-in et les actions de protestation se multiplient. Depuis lundi dernier, les travailleurs de l'EPSP, relevant de la section UGTA, sont en grève illimitée et ont procédé à la fermeture de la direction de l'établissement et de la polyclinique sise au chef-lieu de Ouacif. Dans un communiqué, les protestataires déclarent : «L'ensemble du personnel a fermé la direction de l'EPSP et de la polyclinique pour réclamer le retour immédiat et inconditionnel de notre directeur.» Rappelons que ce responsable, qui a été suspendu le mois dernier, n'est autre que celui qui a découvert le lot de produits médicaux non déclaré. Il avait alors déposé plainte au niveau de la sûreté des Ouadhias et a suspendu les deux responsables de la polyclinique en attendant le verdict de la justice. Quelques semaines après et contre toute attente, il a été limogé. Un nouveau directeur a été désigné, mais le personnel s'est opposé à son installation. Un sit-in a été organisé devant la direction de la santé publique (DSP) de Tizi Ouzou. Le directeur limogé a été enfin réintégré dans son poste. Mais une partie du personnel affilié au Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et au Syndicat autonome des paramédicaux (SAP) a enclenché une grève illimitée pour exiger cette fois le départ dudit directeur. Ils ont aussi déposé une demande de mutation collective auprès de la direction de la santé publique de Tizi Ouzou. En somme, l'EPSP a été totalement perturbé durant ces derniers mois, au grand dam des malades. Certains exigent le maintien du directeur et d'autres demandent son départ. Lundi dernier, alors que l'ancien directeur était devant la justice pour l'affaire du lot de produits médicaux non déclaré, le DSP a installé un nouveau directeur. Une mesure qui a incité le personnel affilié à l'UGTA à revenir à la charge. Le bras de fer engagé entre la DSP, le personnel affilié à l'UGTA et celui affilié au SNPSP et au SAP prend malheureusement en otages des milliers de patients à travers toute la daïra.