Les cancéreux de la wilaya ne souffrent pas seulement de la maladie, toute leur prise en charge laisse à désirer. L'ouverture d'une unité d'oncologie à l'hôpital Bouzidi-Lakhdar, situé au chef-lieu de la wilaya, leur a redonné espoir. En effet, elle leur a évité de se déplacer jusqu'à Sétif, Constantine, voire Alger, comme elle a attiré les patients des wilayas voisines, dont ceux de M'sila. Ce qui n'a pas été sans créer une pression sur la structure qui a nécessité une expansion, pour passer de 16 à 30 lits sur décision du ministre de la Santé, qui s'était engagé à doubler ses capacités. Mais le problème de l'encadrement s'est posé et l'unité qui était gérée par un seul oncologue est désormais sans spécialiste. Malgré la bonne volonté des médecins généralistes, le suivi des malades nécessitant un traitement particulier, notamment pour ce qui est de la chimiothérapie, s'est posé malgré la présence des équipements nécessaires. Le manque de médicaments n'a pas arrangé les choses pour les malades, d'autant que la situation dure depuis plusieurs semaines. Leur calvaire n'est pas prêt de se terminer puisque l'oncologue, soumis à une grande charge de travail, est parti en congé de maladie. Leurs parents ont d'ailleurs organisé plusieurs manifestations pour réclamer la prise en charge rapide de ce problème La direction de la santé qui a reconnu la légitimité de leur revendication a expliqué la difficulté du renforcement de l'encadrement par un autre oncologue. En attendant la reprise du seul spécialiste affecté à l'unité, elle a décidé de contacter le CHU de Sétif auquel l'hôpital Bouzidi-Lakhdar est lié par une convention de jumelage. Ce CHU qui compte un centre anti-cancer (CAC) devra dépêcher des spécialistes pour l'administration du protocole de traitement aux 359 malades inscrits au sein de l'unité, en plus de la formation des médecins généralistes qui travaillent en son sein. Ce qui permettra de soulager les patients à défaut de les guérir complètement. Une chose nullement aisée en raison de leur maladie et du retard pris dans le traitement. Pour l'unité, le remède réside dans l'affectation de plusieurs oncologues pour assurer la continuité du service. Justement, les malades, leurs parents et les responsables du secteur souhaitent un renforcement de l'encadrement de l'unité anti-cancer, l'un des acquis phares de l'opération de développement du secteur de la santé prônée par les autorités locales. Rappelons que le nombre de malades atteints de cancer a considérablement évolué dans la wilaya. Il est passé de 330 en 2009 à 588 en 2015. Le nombre global est de 2792 selon les responsables du secteur.