C'est en 2012 qu'il s'est manifesté pour défendre les couleurs algériennes mais il se heurtait au refus de la Fédération française d'escrime. Très bonne nouvelle pour l'escrime algérienne qui vient d'enregistrer la venue de Victor Sintes, un des membres de l'équipe de France de fleuret. C'est Abderaouf Bernaoui, le président de la Fédération algérienne d'escrime, qui a eu en premier l'information qui émanait de la directrice générale de la Fédération internationale d'escrime, Nathalie Rodriguez. «Cher Président, j'ai le plaisir de vous faire savoir que suite au changement de nationalité de Victor Sintes, celui-ci pourra représenter l'Algérie à partir du 6 mars 2016. Veuillez noter que ce changement est définitif et que M. Sintes ne sera pas autorisé à un autre changement de nationalité. Afin que vous puissiez commander sa licence et effectuer son inscription à temps pour la compétition à la Havane (les engagements seront clos le 4 mars au soir, heure de Lausanne), la nationalité de M. Sintes a déjà été modifiée sur le site internet de la FIE. Il apparaît donc déjà en tant qu'Algérien et vous pouvez commander une licence pour lui», est-il écrit dans le message qui lui a été adressé. Il s'agit là d'une recrue de choix pour l'escrime algérienne qui, petit à petit, sort la tête de l'eau et est en train de se forger une place de choix dans le mouvement sportif algérien. Il faut indiquer qu'il y a quelques années, une qualification aux Jeux olympiques relevait du domaine de l'utopie pour cette discipline qui avait du mal à se faire connaître. Aujourd'hui, les choses changent puisqu'il y a déjà une fleurettiste, Anissa Khelfaoui, qui a obtenu son billet pour les Jeux de Rio de Janeiro. Avec Victor Sintes, une autre chance de qualification pour cet évènement planétaire est offerte à l'Algérie. Le nouveau venu n'est pas n'importe qui. Né le 8 août 1980 à Caen (France), c'est un fleurettiste sociétaire du club de Rueil Malmaison qui possède un bon palmarès. Avec l'équipe de France, il a, en effet, été champion du monde par équipes à Leipzig, en 2005 médaillé d'argent par équipes aux Mondiaux de Catane en 2011 et médaillé de bronze en individuel aux mêmes Mondiaux de Catane. Il a été également vice-champion d'Europe par équipes en 2002 à Moscou, vice-champion d'Europe en 2011 à Sheffield et vice-champion d'Europe par équipes en 2012 à Legnano. Sur le plan local, il a été médaillé de bronze aux Championnats de France en 2004, vice-champion de France par équipes en 2010 et vice-champion de France par équipes en 2011. Une chance de qualification pour Rio Selon Abderaouf Bernaoui, c'est l'athlète lui-même qui a souhaité concourir pour l'Algérie. «De père français et de mère algérienne, il s'est manifesté en 2012 en nous contactant pour nous faire savoir qu'il désirait défendre les couleurs algériennes», nous a dit Abderaouf Bernaoui. «Nous avions alors essuyé un refus de la part de la Fédération française d'escrime qui n'acceptait pas de se séparer de l'un de ses internationaux. Ce n'est que récemment qu'elle a donné un bon de sortie à Victor, à la suite de quoi nous avons entrepris les démarches nécessaires auprès de la Fédération internationale en vue de l'intégrer dans notre équipe nationale». Pour Bernaoui, «Sintes sera un formidable atout pour l'escrime algérienne car il va contribuer à donner plus d'élan à cette discipline et à va servir d'émulation aux jeunes qui veulent nous rejoindre». Le nouveau venu sera l'un des grands atouts de l'escrime algérienne dans la course à la qualification aux JO de Rio de Janeiro. «Entre le 14 et le 20 avril, la salle Harcha d'Alger va être le théâtre de deux grands évènements, a ajouté Bernaoui. Le 14 aura lieu le tournoi zonal et entre le 15 et le 20, ce sera au tour des Championnats d'Afrique d'occuper la scène. Seuls les premiers de chaque catégorie des Championnats se qualifieront pour les Jeux de Rio. Nous espérons, pour notre part, qualifier trois autres athlètes, en fleuret masculin, en sabre féminin et en épée masculine, qui viendront se joindre à Anissa Khelfaoui. Cela va être dur mais ce n'est pas impossible». Dans ce scénario, il ne faudrait pas oublier un autre fleurettiste algérien, Roman Djitli, qui, lui aussi, aspire aller à Rio. Le problème est que ce dernier est en pleine convalescence après avoir été victime d'une rupture des ligaments d'un de ses genoux. «Il a subi une opération assez délicate et ce n'est que maintenant qu'il s'est mis à courir d'une manière légère, nous a indiqué Abderaouf Bernaoui. Je crains que pour lui le tournoi d'Alger vienne trop tôt. Il risque de n'être pas prêt. A mon avis, le mieux serait qu'il ne se précipite pas pour revenir à la compétition. Il n'a que 25 ans et il a encore du temps devant lui pour espérer d'autres conquêtes».