Florentino Pérez a les oreilles qui sifflent en ce moment. Samedi après-midi, elles ont d'abord entendu la colère des supporters madrilènes réclamant son départ, alors que le Real était en train de s'incliner face à l'Atlético Madrid. Et depuis hier, c'est la presse espagnole qui ne cesse de mettre en avant les ratés de son mandat, entamé en 2009. Cela ressemble déjà furieusement à la fin de son premier mandat (2000-2006), où sa politique de transferts des Galactiques s'était heurtée à une absence de résultats. En 2006, Pérez avait décidé de démissionner en cours de saison, un 27 février. La date a de quoi faire tiquer, tout comme le contexte à l'époque : le Real Madrid comptait 10 points de retard sur le FC Barcelone au classement de la Liga. Avec la victoire des Blaugranas hier contre le FC Séville, c'est actuellement 12 points qui séparent la Casa Blanca de son rival de toujours. Un gouffre aux yeux des supporters madrilènes, qui ont clairement désigné leur coupable : Florentino Pérez. Coupable de quoi exactement ? De mal gérer le mercato en accumulant les stars au détriment d'une véritable cohésion dans l'effectif (pas vraiment de remplaçants au niveau du onze titulaire), de dépenser sans compter (709 M€ lâchés sur le marché depuis 2009) et surtout de ne pas gagner assez souvent la Liga (1 fois seulement depuis son retour à la présidence). La perpétuelle instabilité instaurée par Florentino Pérez, notamment sur le banc de touche (déjà 5 entraîneurs consommés depuis 2009), semble atteindre ses limites. La décision de limoger Carlo Ancelotti, apprécié par les joueurs et le public, pèse encore aujourd'hui sur le Real Madrid et est le symbole parfait de ce qui est reproché au président merengue. Les prochaines semaines s'annoncent très délicates pour lui, alors que Zinedine Zidane va devoir lui désamorcer la polémique née des déclarations de Cristiano Ronaldo et tenter d'insuffler un vent de fraîcheur dans le jeu de son équipe.