En cas de baisse de ses revenus ou de difficultés financières, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach pourra solliciter des crédits bancaires et s'ouvrir au partenariat. Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a indiqué hier Alger, lors de son passage au forum de la Radio nationale, que si Sonatrach accusait un déficit, en raison de la baisse des cours de pétrole, elle pourrait recourir à des prêts. «L'ouverture au partenariat est une deuxième solution pour le groupe», a ajouté Khebri. En revanche, le recul des exportations de pétrole qui est à l'origine du recul des recettes, n'a pas eu de conséquences sur les engagements de l'Algérie en termes d'investissements dans le secteur de l'énergie. Il a reconnu que «l'Algérie n'a pas de moyens de pression pour faire diminuer l'offre mondiale. Nous devons donc améliorer nos capacités de production nationale pour couvrir nos besoins à long terme». La demande nationale est passée de 30 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2002 à 58 millions de TEP en 2015. Dans ce sens, il a avancé qu'aucune date n'est encore fixée pour le lancement du 5e appel d'offres pour la recherche et l'exploration des hydrocarbures, en raison de la poursuite des consultations avec les majors pétroliers. L'investissement dans le secteur pétrolier est ouvert aussi aux nationaux qui disposent de capacités techniques et humaines. Elles peuvent se rapprocher de l'Alnaft afin d'obtenir une attestation de pré-qualification pour pouvoir participer à l'appel d'offres. Le ministre a lancé aussi un appel à l'adresse des opérateurs économiques pour engager des investissements dans le domaine des énergies renouvelables, la production et la distribution de l'électricité, notamment. L'Etat a prévu d'importantes mesures avantageuses pour ces investisseurs. L'ambitieux programme du secteur dans le domaine des énergies renouvelables, qui a récemment fait l'objet d'un conseil restreint présidé par Abdelaziz Bouteflika, permettra à l'Algérie d'économiser 300 milliards m3 de gaz à l'horizon 2030.Pour lancer l'appel d'offres national et international en vue d'engager des investissements dans les énergies renouvelables, considérées comme une priorité nationale, le ministère s'attelle à finaliser l'arsenal juridique. «L'Algérie veut avoir les meilleures offres pour produire un kWh à moindre coût», a insisté Khebri. Le programme des énergies renouvelables prévoit d'atteindre une production de 4500 MW en 2020 et 22 000 MW en 2030, soit 27% de la production de l'électricité destinée au marché national. L'Algérie compte, à présent, 10 centrales de production d'énergie solaire qui permettent de réaliser des gains en gaz naturel et gasoil. L'électricité produite à Adrar, Tamanrasset et In Salah provient à hauteur de 70% de l'énergie solaire. Le ministre a noté que son département a défini les terrains qui devront accueillir de nouveaux projets dans ce domaine à travers 15 wilayas, en concertation avec les walis concernés. A propos des tarifs de l'électricité, il a écarté une nouvelle hausse mais a mis l'accent sur la nécessité de rationaliser la consommation. Il a conseillé les industriels de prendre en considération le paramètre énergie dans leurs investissements afin de réduire leur consommation.