Au moment où les quantités des céréales importées par l'Algérie pendant le premier mois de l'année en cours ont baissé, celles du blé tendre, une céréale destinée à la production de la farine panifiable, ont augmenté. Selon les dernières données du Centre national de l'information et des statistiques (Cnis) rendues publiques hier par l'agence APS, les quantités importées de ce blé ont grimpé à 506 224 tonnes en janvier 2016 contre 441 534 t pendant la même période de référence de l'année précédente, ce qui représente une hausse de 14,65%. Quant à la facture d'importation du blé tendre, qui a d'ailleurs représenté plus de la moitié des importations des céréales et plus de 75% des importations des blés en janvier dernier, elle a baissé à 103,13 millions de dollars contre 113,92 millions USD, soit un recul de 9,48%. Il est à souligner que le prix à l'importation par l'Algérie du blé tendre a reculé à 239 dollars/tonne en 2015, contre près de 292 dollars/t en 2014. Cette ascension continue des quantités de blé tendre importées par l'Algérie s'explique par le mode de consommation de la population basé principalement sur le pain (blanc). Ainsi, en continuant à subventionner la farine panifiable, la demande sur le pain reste élevée à tel point que des économistes et responsables politiques ont proposé à ce que cette politique soit revue, pour notamment éviter le gaspillage de ce produit. L'autre facteur qui explique le recours massif à l'importation du blé tendre est le désintéressement des fellahs à le cultiver. Car contrairement au blé dur et à l'orge qui poussent sur les sols pauvres et ne sont pas exigeants en termes de protection phytosanitaire et d'ajout d'engrais, la variété blé tendre est beaucoup plus difficile à cultiver. De façon générale, la facture d'importation des céréales (blé, maïs, orge) a, selon l'organe statistique des Douanes algériennes, baissé à 200,4 millions de dollars en janvier 2016 contre 327,64 millions USD en janvier 2015, soit un recul de 38,84% sur une année. La baisse a également touché les quantités importées (sauf pour le blé tendre) mais à un moindre rythme, en s'établissant à 946 671 tonnes contre 1,13 million, soit un recul de 16,04%. La facture d'importation des blés (tendre et dur confondus), qui a représenté près de 67,23%, du coût des importations des céréales en janvier dernier a chuté à 134,74 millions USD contre 232,76 millions USD (-42,11%), pour des quantités ayant atteint 584 973 tonnes contre 694 802 tonnes (-15,81%). Constatant la baisse de la facture des céréales à un rythme plus important par rapport aux quantités et en dépit de la hausse du volume importé pour le blé tendre, l'APS reconnaît dans sa dépêche que cela s'explique par le recul des cours sur les marchés mondiaux des céréales depuis 2015, et ce, à la faveur de stocks abondants, de bonnes récoltes mondiales et d'une moindre demande chinoise. Ainsi, il est clair que le recul des quantités importées n'est pas le fait de la reprise de la production nationale, laquelle à défaut d'une mise en place d'un système d'irrigation dépend de la pluviométrie.