La paléontologue Chaid Saoudi Yasmina animera ce matin à partir de 10h une conférence au centre d'études Diocésain, les Glycines d'El Biar à Alger. Cette rencontre placée sous la thématique «L'archéologie de la mort. Aux origines des premières inhumations» est organisée dans le cadre du concept université pour tous. Chaid Saoudi Yasmina interviendra essentiellement autour de la question des restes placés au cœur du discours de l'archéologie funéraire ou archéothanatologie. Cette dernière, dans le résumé de la paléontologue, peut être l'alliée de l'anthropobiologie, de la médecine légale, de l'ethnologie et de la géologie. Elle propose une reconstitution de la sépulture, de son organisation, de son architecture et des différents processus taphonomiques intervenant depuis le moment de la mise en terre des cadavres. Mme Chaid Saoudi évoquera par ailleurs la nature et la composante des protocoles d'enregistrement sur le terrain et des techniques d'observation précises permettant la reconstitution des gestes funéraires et de remonter la chaîne opératoire afin de déceler les différentes représentations de la mort chez les populations étudiées. La spécialiste abordera aussi l'approche thanatologique qui révèle d'après elle un même polymorphisme dans les positions données aux morts, la persistance des inhumations en milieu colmaté, à même l'habitat, la présence de sépultures simples et doubles et la reconduction du mobilier funéraire. Dans son document, elle souligne que «cette trame, de prime abord homogène, présente un schéma symbolique récurrent puisant ses éléments tantôt dans l'ibéromaurusien tantôt dans le capsien». En comparaison, elle reviendra ensuite sur la période du néolithique qui, selon les recherches effectuées, est vécue par exemple au Proche-Orient comme une profonde révolution dans les comportements funéraires. L'abandon de la manipulation des os humains et des détails dans le mobilier est caractérisée dans les sociétés pastorales sahariennes et les distingue des chasseurs-cueilleurs de la fin de l'épipaléolithique». Pour Yasmina Chaid Saoudi, «la pensée qui induit le geste nous est inaccessible dans sa totalité, des bribes nous arrivent ainsi qu'une certaine idée de la mort et du deuil». Elle conclura son intervention sur le fait que l'inhumation, s'avère au final un acte naturel à l'origine, qui gagne en complexité depuis l'apparition de l'homme moderne.