Il y a bien un seul après-midi dans l'année où les hommes dans le monde et en particulier en Algérie abdiquent face à la volonté des femmes. Le 8 mars, une date symbolique ! Pas évident pour beaucoup. Mais ce qui est clairement établi, est que cette journée ou demie en réalité pour celles qui travaillent, est chômée et payée. Une mi-temps dans le temps accordé à la gent féminine par les hommes pour qu'elle puisse se faire plaisir. Ce jour là, on oublie tout et on sourit. Les fleuristes sont pris d'assaut. Les patrons d'entreprises libèrent leurs employées. Avant de les laisser partir, ils leurs offrent des fleurs et pour certains un coffret de parfum. Dans les parfumeries, les restaurants, les magasins, les centres commerciaux… partout, la femme investit les lieux. Elle se les réapproprie en force pour profiter de cette journée. Sa journée. Pour parfaire cette ambiance, des événements sont créés autour et pour le 8 mars. Des événements tels que le Salon de la femme créatrice ou encore des expositions d'arts plastiques, de photographies, de costumes et bijoux, de cuisine et gâteaux traditionnels. Des ateliers artistiques et des concours dans diverses disciplines sont également initiés. Des récitals poétiques, musiques instrumentales et des représentations théâtrales sont organisés. A M'sila, des activités sont prévues pour célébrer cette journée. Cela se passera à la maison de la culture. Il y a une exposition dédiée exclusivement à la création féminine qui se prolongera par ailleurs jusqu'au 10 mars. Le vernissage sera suivi d'un récital poétique féminin. Théâtre à Annaba A Annaba, cette journée se traduira par la représentation de «Mira» au théâtre régional Azeddine-Medjoubi. Il s'agit d'un monodrame signé par Boussehla Hicham de la Coopérative Masrah Mosaic de Sidi Bel Abbès. A Alger, plus précisément, le palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Kouba, invite le public à célébrer cette date à partir de deux expositions collectives : «Une image, une femme» et «Emotions, expressions au féminin». Côté musique classique, l'auditorium de la Radio algérienne accueillera sur ses tréteaux l'Orchestre symphonique national. A la salle Ibn Zeydoun de l'Office Riad El Feth (Oref), les amatrices de variétés algériennes pourront dans l'après-midi assister à un concert animé par Naïma Dziria, Farès Rami, Karim Boughazi et Nadia Baroud. A Tizi Ouzou, c'est au stade 1er-Novembre que Yazid chantera pour les femmes. A la Safex Mohammadia, la journée du 8 mars se déclinera autour du Salon international de la femme (EVE). Cette initiative est organisée avec le parrainage du ministère de la Solidarité nationale, de la famille et de la Condition féminine. L'Algérie, à l'instar du monde entier, va offrir à la femme sa journée. C'est peu mais ô combien nécessaire de s'en rappeler même si c'est par le biais de petites actions dans le divertissement. L'important étant de commémorer cette journée qui trouve son ancrage au début du XXe siècle, à l'occasion des luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l'égalité entre les hommes et les femmes en Europe. Mais il aura fallu attendre l'année 1910 pour qu'une journée consacrée à la femme soit proposée par Clara Zetkin pendant la conférence internationale des femmes socialistes. Cette perspective révolutionnaire ne se fixera réellement que sept années plus tard, notamment avec la grève des ouvrières à Saint Petersburg. Finalement, la Journée internationale de la femme s'inscrit définitivement dans le calendrier universel le 8 mars 1945.