Les Chinois, dont la présence à Oran date de plus de quinze ans, ont réalisé le CHU de la wilaya, premier grand marché qui leur a été attribué. Après l'implantation des restaurants, expérience qui n'a pas abouti apparemment, et après leur investissement dans le commerce, ils passent à l'enseignement. Plus clairement à la promotion de leur langue à Oran et au-delà en Algérie. En effet, depuis quelques semaines, des cours facultatifs de chinois sont dispensés à l'Université Mohamed-Boudiaf, à l'intention des étudiants. Selon des universitaires de cet établissement, les Chinois sont disposés à assurer des cours même pour les seniors, c'est-à-dire les enseignants et le personnel de l'université. Selon une autre source, les étudiants ont manifesté un certain engouement à l'initiative chinoise, mais suivent les cours avec un certain amusement. Le choix d'un campus universitaire formant des ingénieurs et des techniciens, notamment en génie civil, n'est pas fortuit, selon un universitaire. Notre interlocuteur suppose que les Chinois se projettent dans le long terme et comptent recruter des compétences locales pour assurer l'encadrement de leurs futurs projets de réalisation. Par ailleurs, rappelons les propos d'une universitaire algérienne, chercheuse au CNRS, qui prête attention au déploiement de la Chine à travers le monde. Fatiha Talahite, dans un entretien publié par notre quotidien, avait affirmé que la Chine est intéressée et disposée à ouvrir, en premier lieu, un centre culturel Confucius à Alger. Mais les autorités algériennes n'ont pas encore répondu favorablement à cette requête. Revenons au marché des langues étrangères à Oran. En dehors des Français, dont l'Institut dispense différents cours dans la langue de Molière et capte une demande grandissante, les Anglais ont annoncé l'année dernière l'imminente ouverture du British Council pour promouvoir leur langue et leur culture. Les Espagnols, avec le Centre Cervantès, ont prodigué des cours d'espagnol pour le personnel de la Seor quand cette entreprise était gérée par les Ibériques. Récemment, l'ambassadeur de Turquie, lors d'une visite dans la wilaya, a insisté sur la coopération culturelle avec l'Algérie, appelée à s'intensifier. Il est donc dans la normalité des choses que les Chinois, avec leur vision impériale, s'intéressent à la promotion de leur langue en Algérie. Autrement dit, les intérêts économiques coïncident toujours avec le déploiement culturel dont la langue est le meilleur véhicule.