Le président du Comité olympique algérien estime également que le problème de la violence peut se résoudre en partie avec la mise en place de commodités dans les stades. «Les préparatifs pour les Jeux olympiques africains de la Jeunesse de 2018 et les Jeux méditerranéens de 2021 que l'Algérie va avoir l'honneur d'organiser se poursuivent d'une manière normale. Les autorités politiques du pays sont décidées à accorder le maximum d'attention à ces deux évènements.» Ce sont les mots du président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, lors de son passage, hier matin, au Forum du quotidien El Moudjahid. Il répondait ainsi à la question d'un de nos confrères qui lui demandait si les préparatifs de ces grands évènements sportifs internationaux n'allaient pas subir le contrecoup de la crise financière que traverse le pays suite à la baisse du prix du pétrole sur le marché mondial des hydrocarbures. On peut comprendre par la sortie médiatique du premier responsable du mouvement olympique algérien qu'il n'est pas question de revenir sur les deux compétitions qui seront bien organisées par l'Algérie qui reste déterminée à être à la hauteur de la confiance placée en eux par ceux qui lui ont confié leur organisation. «J'ajoute que d'un point de vue sportif que les Jeux olympiques africains de la jeunesse sont qualificatifs aux Jeux olympiques mondiaux de la jeunesse et que nous tenons à ce que l'Algérie participe à ce grand évènement que l'Argentine va accueillir également en 2018. Notre ambition est que notre pays devienne n°1 en Afrique dans ces Jeux qu'elle va organiser. A cet effet, le ministère de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec le Comité olympique algérien, a lancé un plan de développement au niveau de chaque Fédération sportive.» Concernant le volet financier, Mustapha Berraf a indiqué que pour les Jeux olympiques africains de la jeunesse, le CIO a accordé au COA une aide de 2 millions de dollars alors que pour les Jeux méditerranéens d'Oran de 2021 le gouvernement algérien a débloqué une somme de 2 millions de dollars. Pour rester dans le contexte du CIO, signalons que son président, Thomas Bach, sera en Algérie dimanche prochain pour une visite officielle sur invitation du président du COA. «C'est un immense honneur pour l'Algérie et son mouvement sportif que de recevoir un hôte si prestigieux, dira Berraf. M. Bach profitera de cette visite pour rencontrer des responsables politiques mais aussi des acteurs du mouvement sportif national. Il visitera certains sites sportifs comme le centre de regroupement des équipes nationales de Souidania et procèdera à la pose de la première pierre du musée olympique et de l'hôtel olympique situés en face de la salle Harcha à Alger. Un objectif de 70 athlètes à Rio Concernant les Jeux olympiques de Rio de Janeiro de 2016, le président du COA a fait savoir que 46 athlètes algériens, représentant 11 disciplines, ont déjà composté leur billet pour ce grand évènement. «Nous tablons au final sur une participation de 70 athlètes issus de 14 disciplines, indiquera Mustapha Berraf. A titre comparatif il n'y avait que 38 athlètes algériens aux précédents Jeux de 2012 à Londres.» Pour ce qui est des objectifs, le président du COA n'a pas voulu se lancer tête basse. «Ceci est du ressort de chaque Fédération. C'est la Fédération qui est la mieux placée pour dire qui est capable de monter sur un podium ou non. Il y a une commission de préparation olympique qui se réunit régulièrement avec les Fédérations sportives en vue de cerner tous les problèmes et les résoudre. Dans ces débats, il arrive souvent que l'on parle des objectifs mais pas d'une manière officielle. Ceci dit, je peux vous dire que le COA pourrait tabler sur 5 médailles à Rio mais sans précipitation car d'ici là les choses vont évoluer et nul ne peut savoir de quoi demain sera fait.» Sur le plan financier, le responsable olympique a fait savoir que pour la préparation et la participation de nos athlètes une somme de 31 milliards de centimes, soit près de 3 millions de dollars, a été débloquée par le gouvernement algérien. Le COA s'est, de son côté, associé à de puissants sponsors comme Mobilis, Air Algérie, qui transportera la délégation algérienne jusqu'au Brésil, Celio qui habillera les athlètes et Peak qui leur fournira les équipements sportifs. Un joueur chômeur doit être payé L'affaire de l'article 6 du décret exécutif relatif aux clubs amateurs par lequel il est interdit de payer des athlètes avec l'argent de la subvention publique a été soulevée lors de ce Forum. Pour Mustapha Berraf «seuls le dialogue et la concertation doivent prévaloir dans cette histoire. La démarche du jusqu'au bout ne mène à rien. Elle est même suicidaire. Monsieur le ministre de la Jeunesse et des Sports a pris comme première mesure de geler cet article. C'est une avancée importante. Maintenant il faut faire confiance au gouvernement pour qu'il trouve la solution qui puisse contenter tout le monde. Il est tout à fait normal qu'un sportif amateur, chômeur, qui joue dans un club, s'entraîne jusqu'à 6 heures par jour puisse être payé en retour. Ce que je trouve anormal c'est que la subvention publique puisse être utilisée pour payer des dirigeants élus ou les indemniser pour une quelconque mission alors que ce sont des bénévoles. Il faut que cela cesse.» S'agissant du dopage, le président du COA est favorable à la mise en application des instructions de l'Agence mondiale antidopage qui se montre intransigeante contre tous ceux qui fraudent. Le président du COA s'est enfin exprimé sur le problème de la violence qui est de retour dans et autour des stades. «Celui qui faute et provoque des incidents doit être présenté à la justice. Les lois de la république ne doivent pas être bafouées par certains individus. Maintenant il faut cerner le problème et voir si tout est fait pour mettre le spectateur dans les meilleures conditions dans un stade. Quand on ne mange pas, on ne boit pas et qu'on ne dispose pas de toilettes publiques dans une enceinte sportive, il faut s'attendre à ce que le spectateur perde son contrôle.»