Les tribus touaregs qui s'opposent dans le nord du Mali ont conclu un accord de cessation des hostilités après des affrontements qui ont tourné à la vendetta, faisant des dizaines de morts le mois dernier. Les combats entre tribus Imghads et Daoussak et leurs alliés ont éclaté en février dans la région de Gao. D'après des habitants, plusieurs massacres ont été commis par les deux camps et des femmes et des enfants ont péri dans ces affrontements. Ces tensions, alimentées par la mort suspecte d'un chef daoussak, illustrent les difficultés que rencontrent les Nations unies dans leur tâche de stabilisation de la région malgré la signature en juin 2015 d'un accord de paix entre Bamako, le Nord-Mali et les Touaregs. La mise en œuvre de l'accord se heurte à la persistance et à l'intensification de la rébellion islamiste qui entrave les opérations de la force de maintien de la paix de l'ONU et celles de l'armée malienne. Un accord signé par les dirigeants des deux tribus prévoit la fin de la violence dans la région, tout particulièrement autour de Menaka et Ansongo. Le texte a été signé cette semaine après une rencontre à Tinfadimata, une localité située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Gao. Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, a indiqué que les représentants de l'ONU ont contribué à la réussite de cette initiative. A Bamako, groupes armés, partie gouvernementale, médiation et représentants de la Mission de l'ONU se sont retrouvés pendant deux jours lors de la septième session du Comité de suivi de l'Accord de paix. L'objectif : faire avancer l'application de l'accord et faire le point de sa mise en œuvre sur le terrain, environ dix mois après sa signature. Depuis sa signature, il y a des succès en matière d'application de l'accord de paix. Par exemple, l'annonce d'une mise en place d'autorités transitoires dans les cinq régions administratives du nord du Mali. Elles seront composées de représentants des groupes armés et de l'Etat pour gérer pendant six mois les collectivités locales. Il y a également le cessez-le-feu, respecté par tous. Le ministre malien de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui a participé aux travaux de la septième session du Comité de suivi de l'accord, a rappelé également la création de la Commission vérité, justice et réconciliation dont la deuxième personnalité, une femme, est issue de la rébellion.Le gouvernement du Mali et la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) ont paraphé l'accord de paix d'Alger que des organisations terroristes, dont Al Qaïda au Maghreb Arabe (AQqmi) tentent de mettre en échec.