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Echanges d'accusations entre Bamako et les mouvements armés Dégradation de la situation sécuritaire à la veille de la signature de l'Accord de paix au Mali
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a lancé plusieurs attaques dans le Nord-Mali. L'opération a pour nom "Morsure de fourmi". La reprise des affrontements armés, entre les groupes issus de la CMA et les soldats maliens, est-elle en train de signer l'arrêt de mort du dialogue intermalien d'Alger ? Tout permet de le penser, si l'on se fie à la dangereuse dégradation de la situation sécuritaire dans le nord du Mali, où l'Accord de cessez-le-feu du 24 mai 2014 n'a plus aucun sens. Après Ménaka, la semaine dernière, les combats ont augmenté d'intensité dans plusieurs localités du Nord, dont certaines étaient sous le contrôle de l'armée malienne, depuis la conclusion dudit accord de cessez-le-feu et l'ouverture du dialogue de paix à Alger le 17 juillet dernier, sous l'égide de l'ONU et de l'Union africaine. Hier matin, les éléments du Mouvement national de libération de l'Azawad, du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), ainsi que ceux du Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et de la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA) ont lancé deux attaques au moins contre les forces armées maliennes (Fama). La première a été lancée, dès l'aube, contre les positions des Fama à Ténenkou, dans la région de Mopti (centre). Dans leur lutte sur le plan médiatique, les deux parties affirment avoir gagné la bataille de Ténenkou. Mais selon les agences de presse, citant des sources militaires maliennes, "les affrontements se poursuivent. Les rebelles n'ont pas du tout le contrôle de Ténenkou, c'est du bluff", précisant que "l'armée malienne devrait rapidement contrôler le terrain". En début d'après-midi, la CMA a annoncé, sur les réseaux sociaux, avoir tendu une embuscade à un convoi des Fama, sur la route reliant Nampala à Léré. Léré est passée aux mains de la CMA depuis mercredi, suite à une attaque similaire à celle qui a eu lieu hier contre Ténenkou. Pour les membres de la CMA, les autorités de Bamako sont entièrement responsables de la dégradation de la situation dans le nord du pays. "Le Mali et ses milices (Gatia, ndlr) ont violé le cessez-le-feu le 27 avril 2015 à Ménaka. Bamako ne respecte pas les accords de cessez-le-feu. Bamako pense qu'elle va utiliser la communauté Internationale contre nous", a déclaré Attaye Ag Abdallah, chargé de l'information et de la communication de la CPA, contacté via Internet. "La communauté internationale doit obliger Bamako à respecter ses engagements", a-t-il encore ajouté. Tout en évitant de s'attaquer ouvertement au Groupe d'autodéfense des Touareg de l'Imghad et alliés (Gatia, pro-malien), Bamako estime que ces violences "ne devraient pas influer sur l'Accord de paix et de réconciliation nationale". Le ministre malien de la Réconciliation nationale, Ould Sidi Mohamed Zahabi, a affirmé, hier, à Alger, que "la transgression du cessez-le-feu et les violences à Ménaka et Léré ne devraient pas influer sur le processus de paix au Mali", a rapporté l'APS. "Le gouvernement du Mali condamne toutes ces violations (du cessez-le-feu) et ce qui arrive dans ces villes, ce sont des affrontements entre mouvements et entre groupes armés", a précisé Zahabi, rejetant les accusations de la CMA sur le soutien de Bamako au Gatia, lors de son attaque pour la reprise de Ménaka. L. M.