Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, se rendra dans une semaine à Moscou pour rencontrer le président russe dans la foulée de sa décision de désengager le gros de son contingent militaire de Syrie. «Je vais me rendre à Moscou la semaine prochaine pour rencontrer le président Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour parler de la manière de faire avancer efficacement le processus politique en Syrie et de profiter de ce moment», a déclaré Kerry. Washington a estimé mardi soir que Moscou tenait à ce stade sa promesse de retirer le gros de son contingent militaire présent en Syrie, décision prise par Vladimir Poutine la veille. Le porte-parole de l'Exécutif américain, Josh Earnest, a toutefois estimé qu'il était «trop tôt» pour évaluer l'impact de cette décision sur la situation sur le terrain et les négociations en cours à Genève. Earnest, qui a précisé que la Russie «n'avait pas directement averti les Etats-Unis à l'avance de cette décision», s'est refusé à «spéculer sur les motivations» de Poutine. La décision russe intervient alors qu'un nouveau cycle de négociations a commencé lundi à Genève. En dépit de ce retrait, Moscou poursuivra ses frappes contre des «objectifs terroristes», a toutefois prévenu l'armée russe. Son aviation a ainsi frappé mardi Palmyre (centre), tenue par le groupe terroriste autoproclamé Daech, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La Russie gardera sur place «un site de logistique aérienne» pour surveiller le respect du cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 février, a précisé le Kremlin, ajoutant qu'elle maintiendra également ses systèmes de défense antiaérienne «les plus modernes». La guerre en Syrie, qui a débuté en mars 2011, a fait plus de 270 000 morts. La moitié de la population a été déplacée : plus de quatre millions ont fui le pays et plus de six millions ont été déplacés. Le nouveau haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi, a demandé mardi à la communauté internationale d'accueillir 400 000 réfugiés syriens supplémentaires.