Une attaque terroriste à la roquette artisanale (habhab) a été perpétrée, hier matin, contre un site gazier situé dans la localité de Krechba près de Ménéa, dans la wilaya de Ghardaïa, à environ 875 km au sud d'Alger. Fort heureusement, aucune victime n'est à déplorer dans cette attaque, la première du genre depuis l'attentat de Tiguentourine en janvier 2013. Selon l'agence officielle APS qui cite une «source autorisée», tôt dans la matinée d'hier deux terroristes ont tiré des roquettes artisanales sur l'installation gazière exploitée par Sonatrach-BP et Statoil, ne causant aucune victime ni dégât matériel. La production du site gazier se poursuivait même le plus normalement, ajoute la même source, au moment où les forces de sécurité continuaient à traquer les auteurs qui ont pris la fuite. La Société nationale des hydrocarbures a, dans un communiqué repris par la même agence, déclaré que l'attentat était un «échec» et «n'a eu aucun impact sur les installations ainsi que la production». «Le dispositif d'alerte mis en place a parfaitement fonctionné et a permis de mettre en échec cette tentative», a précisé Sonatrach. Pourtant, le ministère de la Défense nationale (MDN) s'est contenté de parler de tentative d'attentat terroriste. «Deux obus de fabrication artisanale sont tombés, ce matin du 18 mars 2016 à 5h30, près du poste de contrôle d'un site relevant de la société nationale Sonatrach, à Kherichba, 200 kilomètres au sud-ouest d'El-Menia/4e Région militaire, sans causer aucune perte humaine ou matérielle», a indiqué le MDN dans un communiqué. Et de préciser que la réaction de ses forces en charge de la protection du site «a mis en échec cette tentative». L'ANP a immédiatement déclenché une opération de ratissage «avec l'emploi de moyens appropriés dont des hélicoptères», ajoute la même source. L'attaque d'hier intervient, faut-il le préciser, dans un contexte sécuritaire des plus perturbés, notamment sur les frontières sud et sud-est du pays. La menace terroriste qui pèse sur cette bande frontalière de l'Algérie avec ses voisins tunisien, libyen et malien est de plus en plus grandissante. La montée en puissance du groupe islamique Daech qui contrôle une bonne partie de la Libye est source d'inquiétudes pour toute la région. Le 10 mars dernier, un détachement combiné de l'ANP est parvenu à neutraliser, à Guemar, dans la wilaya d'El Oued, trois dangereux terroristes et a pu récupérer une grande quantité d'armes et de munitions. On y a trouvé même six systèmes de missiles antiaériens, vingt pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, trois lance-roquettes RPG-7 et deux fusils mitrailleurs RPK, entre autres. Deux jours après, le général de corps d'armée, et néanmoins vice-ministre de la Défense, effectue une visite à Ouargla et sonne l'alerte. Ahmed Gaïd Salah n'a pas été par quatre chemins pour avertir des dangers de la situation. «Ce que notre région vit actuellement comme troubles et aggravation inédite de la situation sécuritaire augurent, sans doute, d'issues défavorables sur la sécurité et la stabilité des pays de la région. Ce qui exige de nous au sein de l'ANP plus de vigilance afin que l'Algérie puisse demeurer forte face à ses ennemis», avait-il déclaré. L'attentat d'hier vient rappeler, enfin, l'attaque terroriste du 16 janvier 2013, contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas, où 37 otages de différentes nationalités et un Algérien avaient été tués. L'assaut donné par les forces spéciales de l'ANP avait permis de neutraliser 29 terroristes et de capturer 3 autres.