Des signes de fatigue extrême et l'enregistrement de plusieurs blessures parmi les enseignants contractuels ne les ont pas empêchés de poursuivre leur chemin pour atteindre, aujourd'hui, leur destination finale, la capitale. Après sept jours de marche, les contestataires, qui ont passé la nuit hier à Boudouaou (wilaya de Boumerdès), ont repris ce matin la route vers Alger. Conservant toujours leur détermination d'aller jusqu'au bout de leur action, les marcheurs ont parcouru environ 250 km à pied de Béjaïa à Alger pour demander leur intégration et la fin de la précarisation du métier d'enseignant. Ils sont près de 3000 à soigner en silence leurs blessures, aidés par les habitants des communes traversées, des médecins volontaires et le Croissant-Rouge algérien. Soixante-dix blessés ont été recensés parmi les marcheurs d'après les estimations du porte-parole des protestataires, Bachir Saadi. «Nous avons signalé soixante-dix cas de blessures et d'autres d'évanouissement, notamment chez les femmes», a précisé, notre interlocuteur, également membre du Comité des enseignants contractuels et vacataires. Et d'enchaîner qu'un enseignant, originaire de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, est dans état grave ; il a été évacué à l'hôpital Cherif-Nadir de Tizi Ouzou. «Son état de santé est toujours stable», dira notre interlocuteur. Cela, avant de revenir sur le cas d'un autre de leur collègue renversé par un camion à Bouira et qui est toujours dans le coma. Sur les difficultés rencontrées pendant ce long parcours, une enseignante parmi les marcheurs relate : «A Bouira, on a passé des moments très difficiles. Un directeur d'établissement scolaire, à Kadiria, a refusé que les marcheuses passent la nuit dans le dortoir. Elles sont restées dehors, sans matelas et sans dîner, témoigne cette enseignante. «Nous étions avec des sacs poubelles sous la pluie», déplore-t-elle. Avant de dénoncer l'attitude des responsables de ces localités. Ce, tout en exprimant son inquiétude quant à la prochaine étape. «A Alger, ce sera très difficile», lance-t-elle. Mobilisation des syndicats Face à cette situation qui perdure, plusieurs syndicats comptent apporter leur soutien à cette catégorie d'enseignants en enclenchant une action unifiée. «Nous allons nous réunir dans deux jours pour étudier les modalités et le timing de cette action», avait indiqué le Syndicat des travailleurs de l'éducation (SNTE). Le syndicat, réuni avant-hier, a saisi par écrit, le Premier ministre, l'interpellant à prendre une décision politique portant à intégrer les concernées sans passer par un concours. Pour sa part, l'Union des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a, par la voix de son secrétaire général, Sadek Dziri, mis l'accent sur l'importance d'élaborer un accord urgent entre le ministère de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur pour l'extension des Ecoles normales supérieures (ENS) et l'ouverture des Instituts technologiques de l'éducation (ITE).