Interdits de quitter le territoire, les habitants des régions syriennes assiégées par Daech souffrent du blocus imposé par les terroristes. Et ils sont prêts à tout pour s'enfuir… Ils vivent dans la terreur, sous une incessante pression morale, souffrent et cherchent à s'enfuir. Quand il ne reste que l'espoir, les habitants de la région de Deir ez-Zor, à l'est du pays, sont prêts à donner tout leur argent pour fuir cet enfer. Comme dans chaque conflit, il y a également ceux qui profitent de la guerre. Ceux pour qui l'argent n'a pas d'odeur, mais la vie humaine a un prix bien précis. Et celui-ci est loin d'être symbolique. Muhammed at-Tellawy et un des habitants de Deir ez-Zor. Il a eu la chance de s'évader et confie à l'agence de presse russe Sputnik la descente aux enfers qu'il a dû vivre pour fuir le joug des extrémistes. «Daech interdit aux citoyens de quitter Deir ez-Zor et les villages environnants», raconte-t-il. D'après lui, la seule exception à cette règle est constituée par les malades, bien que ce ne soit pas toujours le cas. Afin d'obtenir l'autorisation de quitter le territoire, ceux-ci sont obligés de remplir un formulaire, après quoi Daech désigne une escorte pour les accompagner en dehors de la province. Le coût de cette procédure s'élève à 200 dollars, mais finalement seuls les malades critiques parviennent à obtenir l'autorisation. De nombreuses personnes sont mortes, car Daech ne les a pas laissées quitter la ville, explique Muhammed at-Tellawy. D'après lui, après l'intensification des frappes menées par la coalition dans l'est et l'ouest de Deir ez-Zor, le nombre des personnes qui veulent partir dans le nord de la Syrie ne fait qu'augmenter. Pour obtenir l'autorisation de partir, elles recourent à l'aide d'intermédiaires qui travaillent avec Daech et qui s'engagent à la leur procurer contre une somme négociée.