Le vice-prince héritier de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salman Al Saoud ,aurait fait pression sur la délégation du royaume lors des pourparlers à Doha sur le gel de la production de pétrole. C'est ce qu'a rapporté hier le Financial Times citant des sources bien informées. «Le vice-prince héritier et fils préféré du roi Mohammed Ben Salman, qui supervise l'économie saoudienne, a appelé, à 3h du matin le 17 avril, la délégation saoudienne et a exigé qu'elle revienne au royaume», a rapporté le quotidien économique britannique. Selon le journal, les délégués des autres pays étaient confiants même dimanche matin sur le fait que le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Naimi allait soutenir l'accord du premier exportateur de pétrole du monde de geler sa production. Mais lundi, il est devenu évident que la délégation saoudienne n'avait aucune autorité. «Presque tout le monde avait le sentiment que l'accord passerait pendant une heure», a confié au Financial Times l'un des participants aux pourparlers. Même les alliés des Saoudiens, tels que le Koweït et le Qatar, avaient déclaré dimanche matin que la conclusion de l'accord était possible, la délégation saoudienne s'est mise à insister sur le fait qu'elle n'accepterait le gel qu'avec la participation de l'Iran et les négociations ont pris fin sans aboutir à un quelconque résultat. Mohammed ben Salman Al Saoud, 30 ans, a été nommé vice-prince héritier en avril 2015, quand son père est devenu roi. Il est deuxième vice-Premier ministre, ministre de la Défense et chef de la cour royale, de plus il supervise les questions économiques. Il commande aussi la lutte de l'armée saoudienne contre les rebelles au Yémen. Selon le Financial Times, l'Arabie saoudite utilise le pétrole comme une arme dans sa rivalité avec l'Iran, qui veut rétablir sa production au niveau précédent les sanctions et retourner sur les marchés perdus. «C'est une politique pure», affirme l'une des sources au sein des négociations, qui ne représente pas les pays du Golfe, en notant que les Saoudiens étaient prêts à tout samedi, alors que dimanche, leur position était inversée. «L'un des principaux résultats des négociations de Doha est que le régime saoudien est devenu totalement imprévisible», estime le journal. En outre, le Wall Street Journal souligne que l'Arabie saoudite n'avance aucune explication sur le changement soudain de sa position dans les négociations. La réunion de Doha a eu lieu quelques jours avant la visite à Riyad du président américain Barack Obama, qui rencontrera le roi Salman aujourd'hui.