Les chiffres communiqués hier par le CNIS sur le commerce extérieur durant le premier trimestre 2016 confirment que l'Algérie a fortement ressentie la chute des cours du pétrole. Le déficit de la balance commerciale a atteint 5,616 milliards de dollars. En effet, l'Algérie assiste impuissante au creusement de son déficit commercial durant cette année après la baisse vertigineuse des cours du brut de plus de 70 %, relançant le débat sur la solvabilité financière du pays surtout si les cours restent aussi bas durant toute l'année 2016. Les exportations ont nettement baissé à 5,914 mds usd durant les trois premiers mois de 2016 contre 9,8 mds usd durant la même période de 2015, en recul de 39,65%, selon les données du Centre national des statistiques des Douanes (Cnis). Il se trouve que les importations n'ont pas vraiment baissé comme le souhaitait le gouvernement. Elles s'élèvent à 11,53 mds usd contre 13,264 mds usd une année auparavant, en baisse de 13,07%. Sachant que les autorités publiques ont suspendu les importations de véhicules neufs, le ciment et le rond à béton, ainsi que certaines catégories de produits agricoles. Autrement, la facture de l'importation sera encore plus élevée. Le taux de couverture des importations par les exportations a été de 51% durant le premier trimestre de l'année 2016 contre 74% à la même période de 2015. Les hydrocarbures dominent l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger pour une part de 93,19% du volume global des exportations, avec un montant de 5,511 mds usd durant les trois premiers mois 2016 contre 9,142 mds usd à la même période de 2015 (-39,72%). Même les exportations hors hydrocarbures, qui ont représenté 6,81% du montant global des exportations, ont diminué à 403 millions usd, en baisse de 38,75% par rapport aux trois premiers mois de 2015. Les exportations hors hydrocarbures sont composées des demi-produits avec 316 millions usd (contre 542 millions usd en 2015), des biens alimentaires avec 66 millions usd (contre 81 millions usd), des produits bruts avec 12 millions usd (contre 28 millions usd), des biens d'équipement industriels avec 6 millions usd (contre 4 million usd) et des biens de consommation non alimentaires avec 3 millions usd (même montant au 1er trimestre 2015). Pour ce qui est des importations, tous les groupes de produits ont connu une baisse durant la période allant de janvier à mars 2016. Les produits alimentaires ont reculé à 1,974 md sud (-21,95%), les biens d'équipements industriels à 4,068 mds usd (-13,3%), les biens destinés à l'outil de production à 3,54 millions usd (-9,8%) et les biens de consommation non alimentaires à 1,948 md sud (-8,07%). Sur les 11,53 mds usd d'importations enregistrées, un montant de 6,64 mds usd a été payé par cash (57,55% des importations), soit un recul de 14,01% des règlements par cash par rapport au premier trimestre 2015. L'Italie et la Chine, premiers partenaires Les cinq premiers clients de l'Algérie, au premier trimestre 2016, sont l'Italie avec 1,505 md usd (25,45% des exportations globales algériennes, suivie de la France avec 879 millions usd (14,86%), de l'Espagne avec 810 millions usd (13,7%), de la Turquie avec 328 millions usd (5,55%) et du Canada avec 278 millions usd (4,7%). Quant aux principaux fournisseurs de l'Algérie, la Chine est encore venue en tête avec 2,109 mds usd (18,3% des importations globales au premier trimestre), suivie de la France avec 1,363 md usd (11,82%), de l'Italie avec 1,09 md usd (9,45%), de l'Espagne avec 842 millions usd (7,3%) et de l'Allemagne avec 670 millions usd (5,81%). Ces données illustrent à bien des égards que l'économie algérienne n'a pas connu de changement notable et demeure liée aux fluctuations du baril du pétrole. Ce qui ne rassure pas et laisse plainer le doute d'une crise qui va s'amplifier surtout dans le cas où les cours pétroliers ne remontent pas dans l'avenir pour atténuer la crise financière frappant le pays.