Le respect des procédures judiciaires et administratives, la considération pour les magistrats sont des attitudes qui demeurent insuffisantes chez certains citoyens. Qu'ils soient détenus ou en liberté, certains se comportent de sorte à obliger le président de l'audience à prendre des mesures à leur encontre. Les fautes relevant du geste ou du langage sont multiples. Pourtant leurs auteurs sont des habitués des tribunaux. Elever sa voix devant le juge, interrompre le procureur ou un avocat lors de sa plaidoirie sont autant d'erreurs qui peuvent se retourner contre leur auteur. Appeler son avocat par son prénom lors de l'audience est un nouveau phénomène. Condamné par le tribunal de première instance à 2 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA, l'inculpé poursuivi pour destruction de biens d'autrui a fait appel. Devant la cour d'appel, ce détenu a comparu seul. Questionné par la présidente de l'audience quant à la possibilité de reporter son jugement afin de lui permettre de prendre contact avec un avocat qui s'occupera de sa défense, le prévenu a déclaré qu'il avait déjà engagé un avocat. «Pourquoi il n'est pas venu alors ?», a demandé la juge. «Je ne sais pas», a répondu l'inculpé. «Quel est son nom ?», demande la juge. «Elle s'appelle Nabila. Je ne connais pas son nom de famille», a rétorqué le prévenu qui a fait rire toutes les personnes présentes dans la salle. Cette gaffe peut-elle être interprétée comme une attitude d'un client qui n'est pas curieux de connaître le nom de son avocate, ou une erreur commise par la femme de loi qui a oublié les présentations, comme il est convenu de le faire en matière de relations professionnelles. Tout comme elle n'a pas daigné se présenter pour défendre son client d'ailleurs ! L'affaire a été reportée. Le prévenu attend toujours l'arrivée de Nabila, en prison