La Confédération générale algérienne des travailleurs autonomes (CGATA), regroupant plusieurs organisations professionnelles des travailleurs, a fait du 1er Mai «une tribune» pour dénoncer le projet du code du travail. Ses représentants ont réitéré hier à l'occasion d'une marche à laquelle ont pris part une centaine de travailleurs, leurs craintes par rapport à ce projet qui va «élargir la précarité à travers la généralisation de la contractualisation de la relation du travail». Un des orateurs a insisté sur le danger que représente le futur texte parce que, affirme-t-il, «ce nouveau code va hypothéquer l'avenir des générations futures». L'intervenant n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur l'UGTA qui veut monopoliser selon lui le combat des travailleurs et le détourner de ses objectifs. «Nous ne sommes pas simplement pour l'autodétermination des peuples, mais aussi pour l'autodétermination des travailleurs algériens», clamera le syndicaliste dans une allusion à la caravane humanitaire qu'organise à l'occasion du 1er Mai le syndicat cher à Abdelmadjid Sidi Saïd, en «soutien exclusif» au peuple sahraoui. La tournée des zaouias qu'effectue l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, depuis son retour au pays, s'est invitée aussi à cette tribune. Cette question a constitué l'essentiel de l'intervention du représentant du syndicat autonome des travailleurs de la Sonelgaz à travers laquelle il a fustigé le pouvoir qui, selon lui, utilise de manière éhontée ces lieux de culte pour faire diversion sur la situation actuelle du pays. La CGATA, qui a organisé la veille au siège du RCD une conférence sur le projet du code du travail, a révélé qu'elle tiendra début juin un rassemblement devant le siège du Bureau international du travail (BIT) à Alger en soutien aux sit-in qui se tiendront durant la même période à Genève devant les locaux de la même organisation» pour faire pression sur le gouvernement algérien, indique-t-on. Enfin, rappelons que le Parti socialiste des travailleurs (PST) a organisé pour sa part à l'occasion de cette fête du travail une marche au cours de laquelle ont été scandés des slogans anticapitalistes. La marche qui a drainé une centaine de militants de ce parti s'est achevée par une prise de parole sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche à travers laquelle les dirigeants locaux de cette formation politique ont réitéré leurs principales revendications comme la défense des libertés démocratiques, le respect du droit de grève ainsi qu'un SMIG à 45 000 DA.