Les journalistes du groupe El Khabar, soutenus par des confrères et des personnalités politiques nationales, se sont rassemblés hier devant le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs. Colère et indignation se lisaient sur les visages des protestataires qui, pancartes et journaux à la main, scandaient divers mots d'ordre : «El Khabar vivra encore». Un slogan scandé en arabe, en français et en tamazight dès les premières heures qui ont précédé le procès. «Nous n'allons pas nous taire face à cette injustice», lance un des journalistes du groupe El Khabar. Un groupe dont 80% des actions viennent d'être rachetées par l'une des filiales de Cevital, mais remises en cause par le ministère de la Communication. Des politiques et des directeurs de rédactions sont venus, eux aussi, en masse soutenir le mouvement de protestation. Ramdane Taâzibt, député du Parti des travailleurs (PT) a tranché clairement en faveur du groupe El Khabar. Il nous déclare, en effet, «ce n'est pas la liberté de la presse qui représente un danger pour l'Etat, mais c'est, au contraire, le fait de se taire qui tue la démocratie». Autour de lui, les voix des protestataires fusent de partout. Ils affichent sans répit avant, durant et après le procès leur colère face à «une décision injustifiée». L'ancien ministre de l'Information, Abdelaziz Rahabi, a lui aussi tenu à marquer sa présence, son soutien aux nombreux journalistes présents hier devant le tribunal. Non loin du tribunal, des citoyens anonymes ont témoigné leur soutien aux journalistes d'El Khabar.