L'Algérie, pays producteur et exportateur de pétrole, importe toujours des produits raffinés, notamment le gasoil et l'essence sans plomb. Ces carburants pèsent lourdement sur la facture à l'importation, surtout après l'augmentation remarquable enregistrée au niveau du parc automobile, estimé à 6 millions de véhicules. Lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a fait savoir qu'au vu de cette hausse vertigineuse du parc automobile, la consommation nationale en carburant a augmenté de 6.6% durant la période allant de 2010 à 2015. «Pour répondre à la demande croissante, a souligné le ministre, les autorités ont dû recourir à l'importation», tout en précisant que «les importations de l'Algérie en carburant essence et gasoil sont estimées à 3,3 millions de tonnes. Afin de faire face à la situation, les pouvoirs publics ont pris des mesures visant notamment la rationalisation de la consommation en augmentant les prix du carburant, l'encouragement de l'utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL), tout en pensant à la généralisation du gaz naturel comprimé (GNC) comme carburant, pour les transports en commun dans les grandes villes. Devant les députés, le ministre a indiqué que «l'Algérie occupe la 3e place au plan mondial pour ce qui est du recul du prix du carburant essence et gasoil, après le Koweït, l'Arabie saoudite, et la 1re place pour le gaz de pétrole liquéfié (GPL)». Appuyant ses dires, Khebri a tenu à souligner que «le prix du baril de pétrole destiné au raffinage dans les usines algériennes a atteint 12 dollars». A une question relative à la production de l'Algérie en produits pétroliers, le ministre a relevé que celle-ci atteindra à l'horizon 2024, 45 millions de tonnes par an à la faveur de l'entrée en service des raffineries de Hassi Messaoud, Tiaret et Biskra, ce qui permettra en conséquence, selon lui, «d'augmenter la production annuelle de 15 millions de tonnes», avant d'ajouter que «la production annuelle de l'Algérie en produits pétroliers essence, gasoil et autres, est passée de 24 à 30 millions de tonnes avec la réhabilitation des raffineries de Skikda, Alger et Arzew. Ce volume de production permettra également de couvrir le marché local et de répondre à la demande des marchés étrangers». Khebri n'a pas manqué de rappeler également le programme du secteur, pour le renforcement des capacités nationales en matière de stockage des produits pétroliers, portant sur l'élargissement des infrastructures de stockage et la réalisation de nouveaux centres de stockage, dont trois à proximité des raffineries de Hassi Messaoud, Biskra et Tiaret. «Ces investissements permettront ainsi d'augmenter les capacités de stockage de 700 000 à 2 millions de m3 en 2022, pour optimiser la durée de stockage de 12 jours à 30 jours. Les raisons des coupures A une autre question sur les coupures d'approvisionnements des régions du nord de la wilaya de Sétif (Guenzet, Beni Ouartilane et Bouandas) en gaz naturel, enregistrée en janvier, Salah Khebri a précisé que «ces coupures sont dues à des raisons techniques». «Cela est dû à une chute de la pression du gazoduc de ces régions, causée par l'augmentation de la consommation, au fait que ces régions soient situées à la limite du réseau et au retard de la réception du 2e gazoduc reliant M'sila à Bordj Bou Arréridj, visant à renforcer les capacités d'approvisionnement», expliquera-t-il. Déplorant à cet effet les retards accusés concernant plusieurs projets d'approvisionnement des régions éloignées en gaz naturel, le ministre a indiqué qu'«ils sont dus à l'opposition des propriétaires des terres, appelant les autorités de wilaya des régions concernées à assumer leurs responsabilités, à travers l'application des mesures d'indemnisation de la propriété et le recours à l'autorité de la loi si nécessaire». «Il est inacceptable que certains citoyens bénéficient d'un raccordement aux réseaux du gaz et de l'électricité et privent d'autres citoyens d'en bénéficier, en s'opposant au passage des lignes d'approvisionnement par leurs propriétés», a conclu le ministre.