En mai 1994, nous nous insurgions, par des écrits dans un autre quotidien, contre ce qui s'était passé pour priver la JS Kabylie du titre de champion d'Algérie et offrir celui-ci à l'US Chaouia. 22 ans plus tard, en mai 2016, nous protestons contre le scénario qui nous a été proposé à l'occasion de la dernière journée du championnat de Ligue 2, scénario à l'issue duquel l'US Chaouia a été envoyée en championnat national amateur. Rappel des faits : en mai 1994, nous en étions à la dernière journée du championnat de la Nationale 1. Avant le déroulement de cette étape, nous avions trois équipes ex-aequo à la première place, l'US Chaouia, la JS Bordj Menaïel et la JS Kabylie. Au goal average particulier, la JSK battait l'USC mais perdait contre la JSBM. Si les trois équipes se retrouvaient en tête après la 30e et dernière journée, c'était l'USC qui l'emportait grâce à de meilleurs résultats entre les 3 clubs. A l'époque, la Fédération ne programmait pas les derniers matches à la même heure, ce qui fait que la JSK, qui recevait le WA Boufarik, devait terminer son match avant l'USC et la JSBM. Le club de Kabylie avait fini par l'emporter 3-0, et avait commencé à fêter un nouveau titre, car on voyait mal la JSBM l'emporter chez l'USM Blida, alors 5e du classement, et une des équipes les plus redoutables du championnat. A un certain moment, quelques minutes avant la fin de JSK-WAB, était parvenue l'info selon laquelle l'AS Aïn Mlila était en train de mener 2-0 chez l'USC. D'où la fête à Tizi Ouzou au coup de sifflet final de JSK-WAB. Mais c'était compter sans les «miracles du football algérien» où, par des tours de passe-passe, le plus petit de nos clubs est capable, en coulisse, de battre le plus grand club de la planète, le FC Barcelone. Résultats des comptes : à Oum El Bouaghi, en quelques instants, l'USC avait fini par renverser la vapeur et battre, 3-2, l'ASAM alors qu'à Blida, dans le temps additionnel, la JSBM avait inscrit son but victorieux face à l'USMB. La JSK n'avait plus eu que les yeux pour pleurer malgré les cris de ses dirigeants qui parlaient de scandale. Aujourd'hui, deux des clubs de ce scénario, l'ASAM et la JSBM, ont disparu des cadrans du football d'élite et évoluent dans des divisions inférieures. L'USMB se bat pour ne pas descendre en Ligue 2. Quant à l'USC, elle va faire un tour en championnat national amateur. Pour ce qui est de la JSK, elle ambitionne de devenir vice-championne d'Algérie et disputer une énième coupe d'Afrique. Pour dire que si les renversements de situation existent dans le football, l'envoi dans l'oubli l'est tout autant. Cela ne nous empêche pas, pour autant, de nous en prendre à ce qui s'est passé en Ligue 2, vendredi, avec ce match CRB Aïn Fakroun-AS Khroub sur lequel pèsent d'énormes suspicions. On ne voit en effet pas les raisons qui ont poussé des énergumènes à pénétrer sur le terrain au moment où le temps additionnel allait être entamé. A cet instant-là, le score était de 0 à 0 et l'ASK était en division inférieure. Au bout de 20 minutes d'arrêt de jeu, alors que le résultat de USC-JSM Béjaïa était connu, le jeu a repris, et en moins d'une minute, l'ASK a inscrit le but qui la maintient en Ligue 2. Nous ne disons pas qu'il y a eu arrangement parce que nous ne détenons aucune preuve pour cela, mais une enquête doit être faite par la LFP sur ce match. Cela pour le bien du football.