Considérée comme la plus importante menée par la wilaya depuis juin 2014, cette opération touche les derniers plus gros bidonvilles d'Alger et, du coup, faire de cette métropole la première capitale africaine et arabe sans baraques. Le défi n'est toutefois pas encore totalement relevé si l'on considère que d'autres sites de bidonvilles sont encore présents ça et là mais de moindre importance. L'essentiel, il faut le dire, a été atteint avec le relogement de 7000 familles sur une période pouvant s'étaler sur des semaines et même des mois. Le wali d'Alger qui a animé une conférence de presse hier au siège de la wilaya a levé les équivoques sur cette opération annoncée par certains organes de presse comme étant la dernière. «Il y en aura d'autres opérations, précisera-t-il, et tant que l'objectif d'en finir avec les baraques de la capitale du pays n'est pas atteint, on continuera jusqu'au bout. Il s'agit du programme du président de la République qui a dédié 84 000 logements appelés à couvrir 72 000 demandes exprimées. En d'autres termes, toutes les demandes seront satisfaites.» Avec l'opération qui débutera aujourd'hui, le nombre de relogés atteindra 46 000 familles, soit plus de 50% de la demande. Au volet logement participatif (LSP), le wali qui a reconnu les retards enregistrés dans la réalisation des programmes où des chantiers étaient carrément à l'arrêt a cependant rassuré les souscripteurs de la volonté de la wilaya de veiller à ce que la cadence des travaux soit maintenue à un niveau convenable, annonçant à l'occasion de cette opération la livraison de 2000 logements. Sur un programme de 42 000 logements LSP, la wilaya a livré 12 000 unités, soit un reste à réaliser de 30 000 unités. Abdelkader Zoukh a expliqué que des mesures pour activer les programmes LSP ont été prises suite à la pression des souscripteurs, pression qu'il qualifie de légitime. Ce qu'il faut savoir de l'opération d'aujourd'hui, c'est qu'elle concerne les familles issues des bidonvilles de «Qariat Echouk» avec 1078 familles, d' «El Hofra» avec 1244 familles de la «Cité Sonelgaz », «Aïn Melha 1, 2, 3», dans la commune de Gué de Constantine avec un total de près de 2500 familles, «El Kerrouche» à Réghaïa avec 1700 familles, «Dergana» totalisant 1384 familles, «Bousmaha», à Bouzaréah avec 1127 familles. A cela, il faut ajouter les occupants de plusieurs immeubles menaçant ruine (IMR) et des terrasses et caves des communes d'Alger-Centre et de Sidi M'hamed totalisant près de 400 familles. Ces familles seront réparties sur 13 sites d'accueil à Ouled Fayet, Birtouta, Mahelma, Draria, Rouiba, Souidania, Aïn Benian, Kheraïcia et El Harrach. A noter que les sites de Kourifa et El Kahla respectivement dans les CA d'El Harrach et Birtouta ont la part du lion dans ce dispatching, compte tenu de la taille des cités d'accueil. Comme l'a souligné le wali d'Alger, cette opération permet à la wilaya de récupérer plus de 60 ha de terrain qui s'ajouteront à ceux récupérés lors des précédentes opérations de relogement. Il s'agit d'un total 336 ha de foncier qu'elle destinera à la concrétisation de projets de développement longtemps bloqués en raison des emprises dues aux occupants. Ainsi, une cinquantaine de projets d'utilité publique sera lancée dont on citera entre autres la finalisation de l'évitement reliant Oued Hydra à Ben Aknoun, la ligne de voie ferrée à Birtouta, la rocade n°1 de Birtouta, la route reliant Beni Messous à Chéraga. D'autres projets sont concernés, à savoir la réalisation d'un programme de 7100 logements en plusieurs formules (location-vente) et la construction d'un lycée à El Hamiz, la réalisation d'un stade à Birkhadem, une piscine semi olympique et 1000 places pédagogiques à Dely Ibrahim. A côté de cela, il y a lieu d'évoquer l'aménagement de l'Oued El Harrach dont les travaux ont été bloqués par notamment le fameux bidonville de Haï Remli. Abordant le chapitre des haouchs, le wali a expliqué que la question est en négociation avec le ministère des Affaires religieuses et des APC afin de débloquer la situation et permettre leur récupération par la wilaya. Ce n'est qu'une fois ce problème réglé qu'il sera procédé à leur réhabilitation. Au registre des recours relatifs aux exclus du relogement, Zoukh a déclaré que sur les 11 000 dossiers reçus, ses services ont émis un avis favorables à 659 cas. De même que 30 000 dossiers ont été transférés à la justice pour fausses déclarations.