Le scandale des Panama Papers, où est citée Najat Khelil Arafat, épouse de l'ancien ministre de l'Energie, mettra-t-il fin au rêve de Chakib Khelil ? L'entreprise de réhabilitation de l'ancien ministre, dont le nom est associé aux scandales de corruption ayant éclaboussé Sonatrach, est-elle noyée dans l'affaire de sa femme ? Une rude épreuve pour Chakib Khelil. Pour le moment, celui que le patron du FLN qualifie de «meilleur ministre de l'Algérie», poursuit sa tournée dans les zaouias du pays, comme si de rien n'était. «Je n'ai aucune réponse à vous donner (…) Je suis en vadrouille. Je ne peux pas donner une quelconque réponse», a-t-il déclaré à la presse. Mieux, son accompagnateur dans sa tournée, Abdelkader Bacine, indique que les visites dans les zaouias vont se poursuivre, précisant dans une déclaration au Temps d'Algérie que «Chakib Khelil est bien accueilli partout», alors qu'en réalité, plusieurs zaouias ont refusé de le recevoir et certaines de ses visites étaient perturbées par des citoyens. Hier, l'ancien ministre a visité deux lieux de culte dans la wilaya de Tlemcen. Aujourd'hui, il sera l'hôte de Tiaret. Mais avec la citation de Najat Arafat dans les documents de Panama Papers, les ambitions que nourrit Khelil pourraient être contrariées. Avec quel argument l'ancien ministre et ses partisans affronteront-ils l'opinion ? Vont-ils expliquer qu'il s'agit d'un dossier monté de toutes pièces comme ils l'ont défendu dans le cadre du scandale Sonatrach ? Difficile de le croire. Une autre question s'impose. Comment le mandat d'arrêt international lancé contre Chakib Khelil a été annulé alors que ceux émis à l'encontre des membres de sa famille sont toujours en cours ? En tout cas, selon les documents de Panama Papers, Mme Khelil a constitué deux sociétés au Panama. Najat Arafat détenait un mandat de représentation pour deux sociétés offshores, le Carnelian Group Inc. et Parkford Consulting Inc., domiciliées au Panama. Selon ces documents, les deux sociétés ont été créées respectivement en mai et octobre 2005 et auraient servi de coquille pour dissimuler des comptes en Suisse, détenus par Najat Arafat. La même source ajoute que la seconde société a été transférée au nom de Omar Habour, une personne impliquée dans le scandale de corruption entre Sonatrach et la société italienne Saipem. Aussi, une enquête d'Algérie Patriotique, a révélé que Chakib Khelil détient un compte commun avec son épouse aux USA qui a été provisionné à hauteur de 1 400 000 dollars entre 2004 et 2011. Il est détenteur du compte numéro 446020576724 auprès de Bank of America, la plus grande banque américaine en termes de dépôt et de capitalisation boursière, d'un deuxième à la Bank Fund Staff Federal Credit, sous le numéro 4385600000973754, et d'un troisième à Chevy Chase Bank, dont le siège est au Maryland, numéroté 348301901, selon la même source. Le processus de réhabilitation sera-t-il freiné avec ces nouvelles révélations qui viennent remettre en cause toute cette machine de blanchiment de Chakib Khelil, d'autant plus que les personnes citées dans l'affaire Sonatrach sont mêlées aux activités des entreprises offshores détenues par Najat Arafat ?