Les villageois de Tamda, dans la commune d'Ouaguenoun, à 15 km à l'est de Tizi Ouzou, ont observé, mercredi dernier, une grève générale suivie de la fermeture de la RN 12 pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. Tôt le matin, des centaines de citoyens, notamment des jeunes, encadrés par les membres du comité de village, ont procédé à l'aide de divers objets hétéroclites et de pneus enflammés à la fermeture de tous les axes menant vers ce hameau où est implanté l'un des plus importants campus de l'université Mouloud-Mammeri. Leur but, attirer l'attention des pouvoirs publics sur le marasme dans lequel se trouve leur localité. Voulant certainement donner plus d'impact à leur action, les résidents de Tamda ont décidé, quelques heures plus tard, de durcir leur mouvement en procédant au bouclage du nouvel axe autoroutier (ex- RN12) menant du chef-lieu de wilaya vers Azazga. Cette énième action de rue a été également marquée par la fermeture de l'accès à l'université surplombant le village et une grève générale des commerçants, au grand dam des milliers d'étudiants obligé de sécher leurs cours. A travers leur action, les citoyens de Tamda veulent surtout attirer l'attention des autorités sur la situation difficile dans laquelle se trouve leur village. La population de cette localité, qui a connu ces dix dernières années une extension urbanistique soutenue, se débat aujourd'hui dans de nombreuses difficultés engendrées par la dégradation ou l'absence d'équipements publics et d'infrastructures de base. Le chômage et l'absence de lieux de loisirs et de détente rongent la vie quotidienne de milliers de jeunes de cette importante agglomération qui a vu sa population grandir de façon exponentielle. «Nous sommes les oubliés des autorités. Aucun responsable n'a fait le geste de se rendre à notre village pour s'enquérir de notre situation. Il y a une rupture de confiance entre les citoyens de Tamda et les autorités locales. Si nous avons décidé de durcir notre action, c'est surtout afin de rappeler aux responsables concernés que nous avons aussi le droit à une prise en charge de nos revendications», lance un membre du village. Selon les protestataires, le village de Tamda, jadis petit hameau de quelques familles, a besoin aujourd'hui d'un nouveau plan d'aménagement. «Tamda a changé complètement de visage. Au lieu de voir les choses s'améliorer avec la nouvelle expansion urbanistique, voilà que notre village est devenu une cité dortoir sans la moindre commodité», ajoute un autre villageois qui nous a énuméré les revendications des citoyens, maintes fois réitérées devant les responsables locaux dont le dernier en date est le wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad. Selon les protestataires, le chef de l'exécutif en visite dans la localité en novembre dernier avait promis la prise en charge de certaines revendications des citoyens, à l'instar de l'aménagement du stade du village devenu impraticable en raison de la présence de câbles de haute tension. «Lors de sa visite, le wali avait promis le règlement du problème du stade en dégageant une enveloppe de 2,5 millions DA afin de procéder au déplacement des câbles de haute tension. Cinq mois après, rien n'est encore fait et nos jeunes sont toujours sans stade», précise un autre protestataire. Les habitants de Tamda qui ont manifesté leur colère maintes fois en procédant à des actions de rue, réclament aussi la construction d'une salle de soins, eux qui se trouvent obligés de faire des dizaines de kilomètres jusqu'à Fréha ou Ouaguenoun pour une simple injection. «Ce n'est pas possible qu'une localité comme la nôtre, qui compte plus d'habitants que certains chefs-lieux de daïra, soit dépourvue de salle de soins. On ne demande pas la lune, mais juste le droit à une vie décente», ajoute un autre membre du comité de village, qui a ajouté que parmi les autres revendications soulevées figure aussi la réfection des caniveaux et des trottoirs, le revêtement des routes ainsi que la réfection de l'éclairage public à travers l'ensemble du village.