Le marché pétrolier mondial reste saturé, estime l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui anticipe même un excédent de l'offre plus important cette année, le gonflement de sa propre production compensant largement le tassement productif des producteurs hors-Opep, affectés par la chute des prix. L'offre de l'Opep est en hausse avec l'arrivée du pétrole iranien sur le marché, consécutivement à la levée des sanctions internationales, avec le retour de l'Indonésie dans le cartel en décembre 2015, et après l'échec le mois dernier d'une tentative de gel de la production mondiale. L'Opep a produit 32,44 millions de barils par jour (BPJ) le mois dernier, soit 188 000 de plus qu'en mars, au plus haut depuis au moins 2008, suivant l'examen des rapports mensuels passés de l'Opep effectué par Reuters. «Fondamentalement, la saturation persiste», constate l'Opep dans son dernier rapport mensuel publié vendredi. «La production pétrolière reste élevée» Les cours du brut ont remonté à 47 dollars le baril, après un plus bas de 12 ans de 27,10 dollars touché en janvier. Ce n'est même pas la moitié de leur pic de la mi-2014. Le changement de stratégie observé par l'Opep depuis 2014, soit défendre la part de marché face à une concurrence dont les coûts de production sont plus élevés, a contribué à déprimer les prix encore plus. Au point que les producteurs hors-Opep en sont à reporter, voire supprimer, des projets de prospection. L'Opep prévoit ainsi que l'offre du reste du monde pétrolier diminuera de 740 000 bpj cette année, les Etats-Unis étant en tête du mouvement, ce qui diffère peu du rapport du mois précédent. Au contraire, si le cartel continue de produire au rythme d'avril, l'offre sera excédentaire de 950 000 BPJ en moyenne cette année dans le monde, au lieu des 790 000 BPJ induits dans le rapport des données de mars. L'Opep a maintenu sa prévision d'une croissance de la demande mondiale de 1,20 million BPJ cette année et prévoit que la demande de ses bruts sera de 31,49 millions BPJ en moyenne en 2016, sans changement sur le rapport du mois dernier.