Cette délégation pourra voir de plus près les méthodes et les moyens déployés par la wilaya en matière d'éradication de l'habitat précaire, «expérience unique au monde méritant le déplacement d'une telle délégation», dira une source de l'Exécutif du wali. Une délégation de l'Organisation des Nations unies chargée de l'habitat assistera, ce jeudi, à une étape du déroulement de la 21e opération de relogement dans la wilaya. Conduite par le directeur du bureau régional arabe, celui des programmes de l'ONU de l'habitat ainsi que la directrice du bureau de l'ONU de l'habitat de New York, cette délégation aura pour tache de s'enquérir de l'expérience algérienne dans le domaine de l'éradication de l'habitat précaire, nous annonce-t-on au niveau des services de la wilaya. «Cette délégation pourra voir de plus près les méthodes et les moyens déployés par la wilaya en matière d'éradication de l'habitat précaire, expérience unique au monde méritant le déplacement d'une telle délégation», dira une source de l'Exécutif d'Abdelkader Zoukh. Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, avait indiqué précédemment «qu'Alger sera prochainement la première capitale en Afrique et au Maghreb sans bidonville». «L'Etat s'est engagé à régler le dossier de l'habitat précaire en 2015-2016 et la crise du logement est sur le point d'être définitivement réglée», a précisé Tebboune. Lui emboîtant le pas, le wali d'Alger ne cesse de préciser à chacune de ses sorties qu'Alger «sera la première capitale en Afrique dépourvue de bidonville». «La wilaya d'Alger mène depuis 2014 une véritable course contre la montre afin d'éradiquer les bidonvilles et l'habitat précaire dans plusieurs quartiers. Le but étant de reloger les familles et redorer l'image de la capitale ternie par la propagation de telles constructions anarchiques», avait-il indiqué. D'ailleurs, le wali avait déclaré que la 21e opération de relogement permettra l'éradication des six plus grands derniers bidonvilles de la capitale, à l'instar de ceux d'El Hamiz (1800 familles), de Dergana (1400 familles), de Kerrouch à Reghaïa (1700 familles), d'El Hofra à Oued Smar (1300 familles), de Bousmaha à Bouzaréah (1200 familles), de Qariat Echouk à Gué de Constantine (1000 familles). Selon un élu de l'APW, les services de Zoukh ne ciblent pas uniquement les bidonvilles afin de les éradiquer et redonner à la capitale ses lettres de noblesses. «Il y a même les occupants des terrasses, des caves et les squatteurs des espaces verts dans les cités qui ont fait l'objet d'une opération de relogement, de démolition ou de régularisation. Eradiquer un bidonville tel que celui de haï Remli ou de Bousmaha n'est pas une mince affaire. Il faut mettre en place tout une logistique, des enquêtes afin de distinguer les vraies familles nécessiteuses qui vivaient dans ces lieux depuis des années et celles qui sont arrivées depuis quelques mois afin de bénéficier d'un logement», poursuivra notre vis-à-vis. D'autres estiment que la maffia des bidonvilles a le bras «assez long» pour inciter les gens à venir s'installer et ériger des baraques. Les gens pensent que pour bénéficier d'un logement, il faut occuper une baraque dans un bidonville. D'ailleurs, ceux qui habitent les grandes villes et qui n'ont pas bénéficié de logement dans le cadre des formules proposées par les pouvoirs publics (LSP, LPP, Aadl) croient qu'ils font face à une véritable injustice. «Comment expliquez-vous que la wilaya met en place des milliers de logements pour éradiquer les cités bidonvilles et récupérer les assiettes de terrain et que, d'autre part, des logements sociaux sont otage des walis délégués et des P/APC et n'ont pas été distribués depuis 2015 ?», s'interroge un citoyen. Pour notre élu de l'APW, les pouvoir publics doivent agir. «Chacun doit assumer ses responsabilités, le P/APC, le wali délégué, les services de sécurité et le wali d'Alger. Ils doivent, avec l'aide du citoyen, instaurer le civisme et poursuivre en justice toute personne qui érige une baraque. Il faut instituer une cellule de veille au niveau des wilayas déléguées afin de faire face à toute construction de baraque». Et à notre interlocuteur de poursuivre : «Nous devons supprimer cette idée que toute personne qui construit une baraque aura un logement au détriment des familles qui vivent le calvaire dans des conditions indescriptibles. Il nous faut donner la priorité aussi aux personnes qui vivent dans des logements exigus ou vétustes, dans des cités dortoirs. L'Algérois des cités a lui aussi droit à un logement digne si on veut réellement instaurer le bon-vivre dans notre capitale.»