La tension monte dans le secteur de l'éducation et la liste des protestataires s'allonge de jour en jour. Après les conseillers et les adjoints d'éducation, c'est au tour des proviseurs de lycée de monter au créneau. Ils comptent manifester devant le siège du ministère à Alger pour dénoncer le silence et le mépris qu'il affiche à leur égard. Dans le but de faire pression sur ce dernier, et afin de l'interpeller d'une manière efficiente à propos de leur dossier revendicatif, qui lui été soumis depuis 2012, ce corps observera, prochainement, un rassemblement. Une décision qui a été prise à l'issue de la réunion, samedi dernier, de son bureau national, d'après un communiqué émanant de la Coordination nationale des proviseurs et censeurs, affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). «Nous comptons à travers ce sit-in faire réagir le ministère à qui nous avons transmis le 9 mai une correspondance qui était un rappel des revendications des proviseurs», a précisé, pour sa part, Kouider Yahiaoui, secrétaire national et chargé de l'organisation au sein du SNTE. Interrogé sur la date de la future action, notre interlocuteur a souligné qu'une autre réunion aura lieu dans les prochains jours au cours de laquelle le jour de l'action sera retenu. Le problème des proviseurs remonte, en effet, à juin 2012, date de l'amendement du décret 08-350 portant statut particulier des travailleurs du secteur. Les concernés s'estiment lésés dans le nouveau décret (12-240). Pour eux, il comporte plusieurs dysfonctionnements relatifs notamment à leur classification et leur droit à la promotion. Une multitude d'actions de protestation avait été observée, d'ailleurs, pour demander l'ajournement du nouveau document. Quatre ans après et suite au désengagement de la tutelle, la corporation revient à la charge en demandant, cette fois, la correction des lacunes que contient le décret en question. Cette correction consiste en la révision de leur classification jugée injuste. Faisant le parallèle avec le corps enseignant, cette catégorie du personnel de l'éducation insiste sur sa classification à l'échelle 17 pour avoir un statut équivalent à celui de l'enseignant formateur de l'enseignement secondaire. Ils exigent, par ailleurs, une promotion au grade d'inspecteur de l'éducation comme le stipule l'article 174 du même décret, via un examen professionnel pour tout proviseur ayant huit ans d'exercice ou plus ainsi qu'une promotion au grade de directeur de lycée à ceux cumulant cinq ans d'expérience.