Les directeurs et censeurs des établissements du secondaire ont décidé de geler leur mission tout en menaçant de recourir à une grève illimitée dès la prochaine rentrée scolaire si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Cette décision a été prise lors de la dernière réunion des chefs des bureaux de la commission représentant ce corps, tenue samedi dernier à Sétif. Soutenue par 13 wilayas et contestée par 9, cette décision n'a pas fait l'unanimité des représentants des 22 wilayas participantes. Cette division des rangs a été regrettée par un membre de la commission et porte-parole du bureau d'Annaba, Ahmed Boulahdjel. Il explique que cette «division» trouve son explication dans les intimidations exercées par la tutelle sur les directeurs «contraints» de revenir sur leur décision initiale. «L'installation d'un comité de sauvegarde depuis la rentrée scolaire par le Cnapest est à l'origine de cette état de fait», selon M. Boulahdjel, contacté par nos soins. Par peur, les directeurs ont cédé à la «manœuvre» du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui, d'après notre interlocuteur, est le plus grand gagnant quant à la satisfaction de son cahier revendicatif. La réaction des directeurs est considérée par notre interlocuteur comme «insensée», tout en la qualifiant de «tournure». Rien n'empêche de continuer leur mobilisation, a insisté M. Boulahdjel qui a souligné que la prochaine rentrée scolaire sera «mouvementée». Précisant que les directeurs et les censeurs ne seront pas les seuls à débrayer, il a indiqué que d'autres corps du secteur les rejoindront. Il s'agit, selon lui, des corps communs, des économes, des adjoints de l'éducation et aussi des conseillers de l'orientation scolaire qui comptent observer une série de grèves. Les directeurs et censeurs des lycées, qui tiennent à rappeler à chaque manifestation qu'ils sont «des employés de l'Etat et non pas du ministre», avaient opté, depuis le 16 avril dernier, pour le boycott des tâches administratives qu'ils avaient l'habitude d'assurer. Le boycott avait touché les conseils de classe et d'orientation de fin d'année scolaire, l'accueil des inspecteurs pédagogiques et les réunions de la tutelle. Il est à rappeler que plusieurs actions de protestation avaient été menées par ce corps dont les deux derniers sit-in, organisés les 15 et 28 mai, devant le siège du ministère. Quant à leurs revendications, elles se résument en la classification des censeurs à l'échelle 16, au lieu de la 14, et leur promotion au poste d'inspecteur de l'éducation, comme le stipule l'article 174 du statut particulier des travailleurs de l'éducation. Pour les proviseurs, ils réclament leur droit à la classification hors catégorie.