La prochaine rentrée scolaire s'annonce perturbée. Cette dernière sera entamée par une grève illimitée des directeurs et censeurs des établissements secondaires qui comptent ainsi réagir après la non satisfaction de leurs revendications. La décision de débrayer a été prise par la coordination nationale des proviseurs et censeurs des lycées affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) à l'issue de la réunion de son conseil national, dimanche dernier à Alger. Les directeurs et censeurs qui entament la sixième semaine de leur boycott avaient décidé également de reporter le boycott des tâches administratives jusqu'à la prochaine année scolaire. «Nous avons décidé de reporter le boycott qui sera repris juste avec la prochaine rentrée scolaire au mois de septembre», nous a indiqué Ahmed Boulahdjel, porte-parole de la coordination de la willaya d'Annaba et membre de la coordination nationale. Cette rencontre était aussi une occasion pour évaluer cette action de protestation que M. Boulahdjel a qualifié de «réussite». «A part quelques établissements minoritaires, le boycott des tâches administratives avait été bien suivi», a-t-il estimé. Il précise que le boycott concerne les conseils d'orientation de fin d'année et le conseil des classes. Cet état de fait a suscité l'inquiétude et le désarroi des responsables des directions de l'éducation qui n'ont pas tardé à réagir dans certaines wilayas, a fait savoir notre interlocuteur. D'après lui, des mesures ont été prises dont des sanctions à l'encontre de certains proviseurs et censeurs dans certaines wilayas. Il cite à titre d'exemple la wilaya d'Annaba où le directeur de l'éducation avait procédé à la sanction de directeurs de certains lycées. En signe de protestation contre cette attitude, un sit-in sera observé aujourd'hui par le personnel des lycées de la wilaya devant la Direction de l'éducation. Les mêmes intimidations ont été relevées dans d'autres wilayas comme Ouargla et Skikda. M. Boulahdjel n'a pas manqué de dénoncer le blocage du dialogue avec le département ministériel et la politique de la sourde oreille qu'il adopte à l'égard de leur dossier revendicatif. Il tient à souligner que plusieurs correspondances avaient été adressées au département concerné, en vain, a-t-il déploré. Il est à rappeler que ce corps, qui avait protesté les 15 et 28 mai dernier, avait procédé le 16 mai au boycott des activités administratives. Quant à leurs revendications, elles se résument en la classification des censeurs à l'échelle 16 au lieu de 14 et leur promotion au poste d'inspecteur de l'éducation, comme le stipule l'article 174 du statut particulier des travailleurs de l'éducation. Quant aux directeurs (proviseurs), ceux-ci réclament leur droit à la classification hors catégorie.