Les censeurs et proviseurs des établissements secondaires comptent investir de nouveau le terrain de la protestation pour faire valoir leurs droits, notamment celui relatif à la classification. Cette action dont la formule et la date seront décidées dans les prochains jours est prévue pour le début du mois de janvier prochain, selon Ahmed Boulahdjel, censeur et coordinateur national de la section syndicale d'Annaba. Contacté hier par nos soins, ce dernier interpelle le nouveau ministre pour rouvrir le décret 12-240 portant statut particulier des personnels de l'éducation. Pour sa part, Ennoui Benbarghout, président de la commission des proviseurs et censeurs des lycées affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation(UNPEF) a insisté sur l'urgence de la révision du document, tout en exigeant un reclassement qui corresponde aux charges de responsabilité éducative et administrative qu'assume cette catégorie de travailleurs. Critiquant la manière suivie dans le processus de classification, M. Boulahdjel parle d'inégalité : «Comment se fait-t-il que le censeur soit classé à l'échelle 14 et le professeur à la 16, alors que le premier est le responsable du deuxième ?» s'interroge-t-il avant de préciser : «Entre ces deux grades, il y a une différence de 15 000 Da». Pis encore, ajoute notre interlocuteur, «un enseignant du cycle moyen est mieux classé que nous», ce que la commission considère comme une aberration. Déplorant la marginalisation dont elle est l'objet, la commission reproche au ministère le fait de ne pas l'avoir convoquée à l'instar des autres entités syndicales. «Presque tous les syndicats ont été reçus dans le cadre du dialogue social sauf notre commission», a regretté le syndicaliste qui a noté que l'Unpef a sa part de responsabilité dans le non-aboutissement des revendications de ce corps. «Nous avons rendu compte que ce syndicat n'œuvre pas pour protéger nos droits», accuse M. Boulahdjel, avant de poursuivre : «Elle ne défend que les droits des enseignants et des directeurs du primaire et des CEM». Cette attitude a poussé la commission des proviseurs et censeurs à faire cavalier seul pour régler les problèmes qui restent en suspens. Pour la commission, tous les moyens sont bons pour faire valoir leurs droits. Selon le délégué syndical, le recours de nouveau au boycott des tâches administratives n'est pas exclu si le ministère campe sur sa position. Il est à souligner que ce corps du personnel de l'éducation avait procédé le 16 avril dernier au gel des conseils de classe et d'orientation de fin d'année scolaire, à l'accueil des inspecteurs pédagogiques et des réunions avec la tutelle.