Rien que pour les quatre premiers mois de l'année en cours, le bilan de la Gendarmerie nationale fait état de 635 mineurs victimes de maltraitances diverses. Le même bilan évoque 171 mineurs victimes d'atteintes sexuelles durant le premier trimestre 2009 contre 179 en 2008. De janvier à mai, 805 cas d'agressions sexuelles ont été enregistrés, précisera Mme Kheira Messaoudène qui intervenait il y a peu au forum El Moudjahid, précisant que les services de police ont traité 1637 affaires du genre en 2008. Ces chiffres confortent les craintes des spécialistes quant à la recrudescence de ce type de violence. Attentat à la pudeur, viol, tentative et excitation de mineurs à la débauche, enlèvement suivi de viol, prostitution, tel est le lot de sévices et d'atrocités commises à l'encontre des enfants et adolescents. Selon un bilan comparatif du commandement de la Gendarmerie nationale, pour les 4 premiers mois de l'année en cours et celle écoulée, les cas les plus récurrents concernant les violences sexuelles à l'encontre des mineurs sont l'attentat à la pudeur et le viol. Ainsi, 134 mineurs ont été victimes d'attentat à la pudeur en 2009, représentant 71% de l'ensemble des victimes contre 152 à la même période de l'année 2008, alors que 37 enfants ont été victimes de viol contre 56 en 2008. Même si les chiffres sont en légère baisse, il n'en demeure pas moins que la violence sexuelle reste l'une des formes de maltraitance qui touche le plus les mineurs. En outre, le bilan fait état de 12 cas de racolage sur la voie publique. Plus en détail, sur 95 affaires d'attentat à la pudeur constatées par les services de la gendarmerie au premier trimestre de cette année, 65 victimes sont de sexe masculin alors que la totalité des viols commis (23) à la même période ont touché les mineurs de sexe féminin. La Gendarmerie nationale a relevé également 74 tentatives et excitation de mineurs à la débauche entre janvier et mars 2009, dont 59 victimes sont de sexe féminin. L'autre forme de violence sexuelle réprouvée par la loi mais qui demeure taboue est l'inceste. Même s'il est «noyé» dans le bilan de la gendarmerie dans la catégorie «autres infractions», ce dernier ne cesse de prendre de l'ampleur. Il est clair selon les spécialistes qui multiplient les appels à chaque occasion pour la prise en charge de ce fléau, qu'il faut redoubler d'efforts. Cela nécessite un véritable travail de sensibilisation. Plus grave encore, ce «fait nouveau» évoqué par la Gendarmerie nationale. La tranche d'âge de moins de 18 ans qu'on traite ici comme victime est aussi paradoxalement «bourreau». Sur les 134 auteurs d'attentat à la pudeur sur l'ensemble des affaires constatées, 50 sont des mineurs. Cela dénote toute l'ampleur de la violence dans notre société.