L'avant-projet de loi sur la santé ne fait toujours pas l'unanimité chez les professionnels du secteur. La mobilisation contre la mouture finale en attente d'être soumise au vote des députés à l'APN se poursuit. C'est depuis l'Ouest, au CHU d'Oran plus précisément, que la protesta sera relancée dès demain. Les médecins résidents, spécialistes et internes ont décidé d'une grève cyclique chaque mardi outre le lancement d'une pétition nationale contre l'avant-projet. Le ton est donc donné et «un piquet de grève sera observé demain au CHU d'Oran», indiquent des délégués ayant lancé la campagne sur les réseaux sociaux. L'appel a déjà eu un écho favorable puisque la décision de reprendre la protestation a été adoptée à l'unanimité des présents à une réunion organisée le 17 mai dernier. Les initiateurs du mouvement comptent associer «les médecins résidents des facultés de Tlemcen et de Sidi Bel Abbès» pour, disent-ils, «l'organisation d'un sit-in régional». Plus encore, «une pétition nationale contre le projet de loi sanitaire» est d'ores et déjà lancée, apprend-on de mêmes sources. Pour la grève de demain, «seule l'activité de garde sera assurée et le rapport de garde concernera uniquement les équipes entrantes et sortantes de la garde», est-il décidé lors de la réunion des médecins du CHU d'Oran. Depuis la capitale de l'Ouest, ces derniers entendent lancer un large mouvement national contre le projet du ministre Abdelmalek Boudiaf portant révision de la loi sanitaire. Un texte qui, selon les professionnels de la santé, va remettre en cause l'ensemble du système national de santé. Ce qu'a réfuté le ministre de tutelle qui a défendu l'avant-projet dernièrement devant la commission de la santé au niveau de la chambre basse du Parlement. Le texte a pour objectif de «maîtriser au mieux les dépenses de la santé et d'atténuer la pression pesant sur les établissements sanitaires», avait expliqué le ministre, estimant que l'actuelle loi dont la promulgation remonte à plus de trente ans «a montré ses limites». Pourtant, l'opposition au nouveau projet de loi ne se limite pas aux professionnels du secteur, puisque même au sein de la classe politique, le texte de Boudiaf n'est pas apprécié. Le Parti des travailleurs dénonce d'ailleurs une loi qui va remettre en cause la gratuité des soins. «Ce projet enlève aux hôpitaux et d'autres établissements sanitaires leur caractère public et siphonnera le secteur de la santé», avait averti Louisa Hanoune dans l'une de ses déclarations. Ainsi, il semblerait bien qu'une tempête se prépare dans le secteur de la santé. Lequel connaît déjà un bras de fer entre le ministre et les médecins généralistes. Ces derniers maintiennent toujours leur grève cyclique entamée le 18 avril. Aujourd'hui, les blouses blanches affiliées au Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) observeront une grève nationale et tiendront un rassemblement devant le siège du ministère de tutelle pour réitérer leur plateforme de revendications. Le Snpsp réclame, entre autres, «l'application des accords contenus dans le P.-V. commun signé le 4 mai 2015, la révision du statut particulier, l'assainissement de la situation financière induite par la promotion aux grades de principal et en chef, avec rappel depuis le mois d'août 2015, et la protection des professionnels de la santé dans l'exercice de leurs fonctions».