Parallèlement à leur grève qui se poursuivra, aujourd'hui pour le troisième jour, les praticiens de la santé publique observeront un sit-in devant l'hôpital Mustapha-Pacha pour dénoncer la «passivité» du ministère et les dépassements de l'administration à leur encontre. Les blouses blanches ont fait, en effet, l'objet de menaces de suspension, de mises en demeure et de ponctions sur salaire. C'est ce que nous a révélé, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), qui a appelé à ce mouvement de grève de 72 heures. Pour M. Merabet, au lieu d'ouvrir les canaux du dialogue avec les grévistes, l'administration excelle dans la répression. Un stratagème, selon lui, pour casser leur mouvement. «Elle (l'administration) ne veut plus donner la possibilité de dialoguer», regrette notre interlocuteur. Les professionnels de la santé publique ont suivi en grande majorité le mot d'ordre relatif au non-respect du P-V du 4 mai 2015 entre leur syndicat et la tutelle. Le syndicat a estimé à 65 % le taux de suivi de ce deuxième jour de grève. «Le mouvement a été largement suivi en dépit des pressions et des menaces», estime le responsable du SNPSP. Merabet n'a pas omis de revenir sur les sorties médiatiques du ministre du secteur, Abdelmalek Boudiaf, qui minimisait le taux d'adhésion et qualifiait leur grève d'illégale. En réponse à la question de la non-adhésion des praticiens activant dans, notamment, les centres hospitalo-universitaires, à l'instar de Mustapha-Pacha à Alger, le représentant des blouses blanches a répondu : «La majorité de ces praticiens sont des médecins résidents régis par le ministère de l'Enseignement supérieur, donc ils ne sont pas concernés par cette grève», explique-t-il. Ce, avant de souligner qu'un service minimum est assuré dans les établissements de proximité en grève. Avant de tenir son conseil national, demain, à Alger pour évaluer son mouvement, le SNPSP compte se rassembler devant le CHU Mustapha-Pacha afin de faire réagir le ministère. Parmi les revendications, les praticiens citent la mise en œuvre de l'accord signé en mai 2015, avec le ministère de tutelle, la garantie de la sécurité au sein des établissements hospitaliers et le respect de l'activité syndicale et le droit à la grève, garantis par la Constitution.