La grève, illimitée décrétée par le SNPSP (Syndicat national des praticiens de santé publique) et le SNPSSP (Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique), a été largement suivie, hier, au 1er jour du débrayage à travers plusieurs wilayas du pays. À Tizi Ouzou, cette action a été suivie à plus de 90%, à en croire les présidents des bureaux locaux du SNPSP et du SNPSSP, respectivement le Dr Zenaïdi et le Dr Nemmar. Nos interlocuteurs ont précisé que le service minimum a été observé au niveau des urgences et des gardes, alors que la vaccination a été assurée dans le souci de ne pas pénaliser la population. Au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, les grévistes ont observé un sit-in devant le siège de l'établissement. Des banderoles sont déployées sur lesquelles on pouvait lire : “halte à la hogra et au mépris” ; “Rendez-nous nos droits et notre dignité”, etc. Selon le président du bureau de wilaya du SNPSP, le taux de suivi au niveau des EPSP, des EPH et des EHS de la wilaya de Tizi Ouzou a dépassé les 80% pour ce premier jour de débrayage. Par ailleurs, le centre hospitalo-universitaire d'Oran a enregistré une forte mobilisation des médecins résidents, des médecins généralistes et des médecins spécialistes de la santé publique. Devant la direction de l'hôpital d'Oran, plus de 1 833 médecins résidents, l'ensemble des médecins spécialistes et des médecins généralistes ont revendiqué la révision de leur statut. Le représentant du Camra a fait part de son inquiétude quant à l'instauration de la commission des sages par le ministère de tutelle. Il ne s'explique pas les raisons qui ont conduit le département de Djamel Ould-Abbès à créer cette commission. Selon notre interlocuteur, “il revient à la commission du statut de veiller à l'élaboration de la mouture concernant le service civil ainsi que d'autres points revendicatifs”. Même son de cloche chez les médecins généralistes qui ont massivement protesté leur désaccord avec le ministère de la Santé. La confection d'un statut digne de médecin généraliste est vivement exigé par leur syndicat. Les médecins spécialistes n'ont pas dérogé à la règle puisque 80% d'entre eux ont observé la grève illimitée dans l'enceinte du CHU. Parmi les griefs des membres du SNPSSP, figurent en bonne place l'amendement du statut de 2009, la mise en place d'un profil de carrière et la revalorisation des salaires rehaussée par une classification de 3,5 et 7. Le dr Kraba, vice-président du SNPSSP, rejette catégoriquement le statut particulier du praticien spécialiste “qui a été imposé par le ministère de tutelle”. Un service minimum est assuré par les grévistes concernant les urgences médicales, la pédiatrie, la gynécologie-obstétrique et la chirurgie. Cependant, le mot d'ordre de grève lancé par le SNPSP n'a pas eu l'effet escompté à Constantine. Sur les 300 praticiens que compte la wilaya, seulement trois médecins praticiens ont débrayé à l'hôpital d'El-Khroub, selon le représentant du SNPSP. À Mila, les praticiens spécialistes ont massivement adhéré au mot d'ordre de grève de leur syndicat, le SNPSSP. Au nombre d'une centaine au niveau des trois secteurs sanitaires de la wilaya, ils ont débrayé en signe de protestation contre les maigres salaires qui leur sont accordés. Selon le coordinateur de wilaya de ce syndicat, Tayeb Aït Moussa, le taux d'adhésion au débrayage est de 100%.