Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qui incarne le combat des Sahraouis pour l'autodétermination, est décédé, laissant derrière lui un combat à poursuivre. Cependant, la question de sa succession est posée. Le gouvernement sahraoui s'est réuni en urgence juste après l'annonce du décès du désormais ex-président de la Rasd dont l'intérim est assuré par le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh. En réalité, la question de la succession est évoquée depuis quelques mois, car la maladie du défunt n'était un secret pour personne, surtout pas pour les diplomates sahraouis. Lors de la visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon dans la région, début mars, la question était abordée dans les coulisses des camps de réfugiés de Tindouf. Certains noms sont avancés pour prendre le relais et poursuivre le combat jusqu'à l'organisation d'un référendum d'autodétermination, conformément aux résolutions de l'ONU. L'ancien ambassadeur du Front Polisario à Alger, Brahim Ghali, a toutes les chances de succéder à Mohamed Abdelaziz. Diplomate chevronné, Brahim Ghali, né le 16 septembre 1949 à Smara, est une figure historique du combat du peuple sahraoui pour son indépendance. Partisan de «négociations sérieuses avec le Maroc», il a toujours appelé l'ONU à assumer ses responsabilités à l'égard de la cause sahraouie, qui relève de la décolonisation. Le nom de Mohamed Salem Ould Salek, actuel ministre des Affaires étrangères de la Rasd, est également évoqué pour assurer la succession. Ce dernier, qui a sillonné le monde pour défendre la cause sahraouie, s'est distingué par ses multiples interventions médiatiques dans le sillage de la visite du secrétaire général de l'ONU dans la région et les réactions d'affolement du Maroc. Il n'a pas écarté la reprise des armes pour l'indépendance de son pays. Le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, est lui aussi donné pour un potentiel successeur du défunt. Il est donné comme le successeur favori. En tout cas, les affaires courantes seront gérées par le président du Parlement qui assure l'intérim, en attendant, éventuellement, un congrès extraordinaire du Front Polisario après la fin de la période de deuil de 40 jours. La disparition d'un chef d'un pays en colonisation et qui lutte pour son indépendance n'est pas une chose facile à surmonter. Les responsables du Front Polisario ont la tâche ardue de ne pas décevoir le peuple et créer les meilleures conditions pour que la succession se fasse le plus doucement possible.