«Non Karim Benzema, la France n'est pas raciste, elle ne supporte plus ceux qui lui crachent dessus ou la piétinent», s'offusque Nadine Morano sur sa page Facebook. «Plutôt que de faire un procès déplacé et grotesque au sélectionneur de l'équipe de France, Karim Benzema ferait mieux de regarder la réalité en face et de s'interroger sur son comportement.L'honneur de porter le maillot bleu engage au-delà du terrain de foot !» ajoute cette autre candidate à la primaire de la droite. Sur Radio Classique et Paris Première, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a appelé à «un peu de respect», à jouer «fair-play». «Ne rentrons pas dans une dramaturgie. Je pense que Benzema, chacun le comprend bien, parle aux Espagnols pour expliquer ne pas avoir été retenu dans les conditions que l'on sait», a-t-il dit. «C'est un peu une utilisation. Je trouve ça dommage». A droite comme à gauche, la classe politique fait front pour dénoncer les propos de Karim Benzema, qui accuse Didier Deschamps d'avoir «cédé à la pression d'une partie raciste de la France» parce qu'il ne l'avait pas sélectionné pour l'Euro. Lors du compte rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll a évoqué «une polémique qui n'a pas lieu d'être». «Ce que je sais, c'est que Didier Deschamps a fait des choix en fonction de sa stratégie. On ne peut pas lui faire le reproche», a-t-il estimé. Un peu plus tôt, à la sortie du Conseil des ministres, son homologue des Sports Patrick Kanner avait condamné des propos «pas acceptables». «Je peux comprendre le dépit ou la déception de [Karim] Benzema mais en aucun cas ses propos ne peuvent être acceptables par rapport à ce qu'est la personnalité et aussi les choix sportifs qui ont été ceux de [Didier] Deschamps». «La France n'est pas un pays raciste» Le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, avait dénoncé un peu plus tôt sur BFMTV «des propos injustifiés et inacceptables», jugeant lui aussi qu'ils avaient été prononcés par rancœur. «Il n'y a qu'à voir la sélection de l'équipe de France aujourd'hui», a-t-il plaidé, rappelant que de nombreux joueurs étaient «issus de l'immigration». «Je trouve ça insupportable. D'abord parce que le sélectionneur est souverain dans ses choix. Ensuite parce que le fait de ramener en permanence les problèmes du pays à des questions de race, de religion, d'ethnies et de communautés n'est pas un signe de bonne santé», a déclaré sur RTL l'ancien Premier ministre François Fillon (LR), lui aussi candidat à la primaire de la droite.